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28 novembre 2018

RETOUR D'ART- la restitution des oeuvres d'art africaines

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RETOUR D'ART

Restitution des œuvres d’art africaines

Comment la complexité de la mise en œuvre d’une décision pourrait transformer une idée généreuse en fausse bonne idée.

Dans son discours de Ouagadougou en 2017, le Président de la République, avec élan, s’est engagé à une étude approfondie puis une restitution au moins partielle durant son mandat d’œuvres d’art africaines détenues dans les musées nationaux, donnant ainsi droit à des revendications anciennes de nombreux pays aux quatre coins du continent.

La remise du rapport Savoy-Sarr vient de donner le coup d’envoi d’une large réflexion sur ce sujet pour le moins épineux.

La France seule ?

Ancien pays colonisateur, abritant certains des plus grands musées du monde, voulant toujours porter haut les idéaux de fraternité, d’équité et de droit, si difficiles à appliquer à l’intérieur de nos frontières, la France occupe un rôle et une responsabilité particuliers. Mais quid alors de l’Allemagne (Cameroun, pays des grands lacs, Tanzanie…), du Royaume Uni (Kenya, Egypte, Ouganda…), du Portugal (Angola, Mozambique…), de l’Italie (Ethiopie, Lybie…) ou de la Belgique (Congo) ? N’est ce pas un sujet de dimension européenne ? Disant cela c’est probablement prendre le risque de bloquer toute solution pragmatique et rapide. Chaque pays doit se déterminer, l’Europe doit inciter et co-financer peut-être et la France se montrer précurseur. La question reste posée.

Quelles œuvres restituer ?

Celles « transférées’ sur la période allant de 1885 (conférence de Berlin) à 1960 (Indépendances), très probablement, innombrables et multiples (statuettes, masques, objets rituels de culte, peintures, dessins, armes, objets du quotidien, meubles, fresques, livres, en métal, bois, terre ou tissus…).

Avant, il est compliqué de retracer le parcours des dites œuvres et leurs conditions ‘’d’acquisition’’, après, il est légitime de postuler que les pays redevenus souverains ou nouvellement créés, même faibles, étaient en mesure de s’opposer à toute prédation massive.

On pense immédiatement aux quantités indéterminées et probablement très significatives, d’objets pillés, volés ou fruits d’exactions coupables conduites par des individus, des armées, des autorités coloniales.

Ceux-là sont prioritaires mais difficiles à recenser et figurent aussi probablement dans des collections privées hors champ de la restitution envisagée par l’État.

Parallèlement, il est assez bien documenté (témoignages, récits, photos, films…) que beaucoup de l’art africain (art ou artisanat d’ailleurs et faut-il faire forcément la distinction ?) présenté aujourd’hui dans nos musées a été échangé, offert, acquis contre argent, exhumé et emporté légalement lors de fouilles officielles.

L’inventaire donnera donc lieu à d’innombrables contestations, à la surenchère, souvent de bonne foi !  

Quels risques à transférer ces œuvres vers leur milieu originel ?

C'est l’incontournable et délicat sujet de la sécurité et des conditions d’exposition sur place des œuvres, une fois retournées dans leur contexte national. Au motif du délabrement des musées africains, on refuserait la restitution pour le bien des œuvres concernées ? Les gouvernements africains, au-delà de leur légitime revendication et fierté, savent bien que dans leurs capitales, les conditions matérielles et humaines sont rarement réunies pour les accueillir, les conserver et les mettre en valeur.

Les budgets culturels y sont quasi nuls et seule une population urbaine éduquée fréquentera, souvent gratuitement ou contre une maigre contribution, les musées nouvellement dotés sans pouvoir leur  assurer un équilibre financier propre à maintenir et encore moins élargir les collections retrouvées.

Est-ce une raison pour continuer de ‘’confisquer’’ certaines œuvres à Paris. Non ! A bien moindre frais que l’accord entre le Louvre et Abu Dhabi, les États qui restitueront les œuvres africaines dont la France, devront subventionner, former, suivre, garder un accès privilégié aux pièces restituées et faire bénéficier les pays récipiendaires de parfois cent ans et plus d’expérience en conservation, restauration, exposition…le tout en évitant paternalisme ou querelle historique passionnée ou revancharde.

                                                     -------

En France, l’opinion publique me semble aujourd’hui majoritairement ouverte à une restitution maitrisée accompagnée d’une coopération et mûre pour un transfert progressif dans les trois- cinq années qui viennent.

L’État saura vaincre les résistances et les inquiétudes légitimes notamment du Musée du Quai Branly   qui a accompli, sous l’impulsion de Jacques Chirac, un travail formidable de recensement et de mise en valeur des œuvres d’art premier. Nul doute que à la suite de relations culturelles moins crispées avec les pays d’Afrique concernés, des opportunités nouvelles de collaboration s’amorcent (échanges, formation, digitalisation des œuvres, expositions virtuelles …). Ces objets seront toujours bien visibles mais sous d’autres latitudes, lors de nos voyages !

Ce projet généreux, mais pas complétement dénué de tout calcul politique, va par conséquent dans le sens de l’Histoire et des intérêts de tous. Il faut le mener avec soin dans la durée avec nos partenaires africains.

Mais comme souvent, l’art… de l’exécution sera crucial pour la réussite de ce chantier au long cours qui va susciter passions, polémiques mais aussi beaucoup d'espoir.

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17 mars 2018

Verbatim Emission Répliques France Culture 173/2018

Répliques 17/3 Afrique (La ruée vers l'Europe ) Stephen Smith et Serge Mikhailov (Africanistan) "Les richesses de l'Afrique historiquement et dans l'esprit des dirigeants indépendantistes : la terre et les hommes" Pas d'état civil. Niger de 3 à 19 M habitants et en 2040 40 M habitants. Les institutions sont souvent clientélistes et ne répondent plus aux dirigeants africains Marcher sur des oeufs ou dire franchement les choses ? Il faut changer la tradition ! La rente brutale (pétrole,mines) déséquilibre un pays: le syndrome hollandais (gaz) qui crée un effet de richesse liée à l'appréciation de la monnaie. Le pétrole/gaz et les mines ne créent pratiquement pas d'emploi. N'djamena: 23 000 hab. en 1960, 1,9 M hab. en 2017 Les villes ne sont pas des centres de production mais de gros villages parsemés de bidonvilles. En Europe, depuis un siècle, les villes ont cru modestement et progressivement en population et 60 M hab. ont émigré (USA). Les infrastructures ont pu se mettre en place. En Afrique, le rythme de croissance de la population et le manque de recettes fiscales empêchent de créer les infrastructures. La Chine ne fait que rattraper son retard. 1 M de chinois en Afrique contre 5 ou aux US ! On ne doit pas parler de colonisation Aprés la construction de bâtiments souvent inutiles (palais du peuple, stades...) la Chine construit des infrastructures (routes..), dans l'opacité, échange en gré à gré de chantiers contre énergie et MP. L'Ethiopie avait une organisation politique très aboutie et n'a jamais été colonisée. Les habitants ne sentent pas africains. Smith "Aide au développement contreproductive. Cela fixe les plus pauvres sur place et aide les meilleurs à émigrer." Mikhailov tempère ce jugement. Tutelle des anciens, pas d'argent pour payer les dots pour se marier, réseaux de solidarité des diasporas (région de Kayes) L'aide peut améliorer les villes et permettre le retour des élites qui sont parties. Le pouvoir d'achat entre le Mali et la France va de 1 à 40 (PPA) ou 80 (devises). L'Europe est la seule terre d'accueil (philosophie et système social) Le Maghreb, la Chine ou les USA ne les accueillent pas, plus, peu ou mal. La classe moyenne africaine: 200 M hab !?! 20 millions de New Yorkais consomment autant d'électricité que toute l'Afrique subsaharienne. Smith : " les migrants aux USA se battent plus qu'en Europe car pas de filet". L'Europe ne devrait pas avoir peur car la majorité des migrants qui arrivent sont les plus dynamiques et désireux de créer de la richesse. Reste le problème de l'intégration compte tenu de la religion et des traditions. Or, l'école et l'emploi ne la permettent pas et la 2e génération qui n'a pas fait l'effort de venir et ne se sent pas bien en Europe (sans vouloir non plus revenir au pays) est déçue et se sent rejetée. Aujourd'hui. les technologies rattachent encore le migrant à son pays, (pas le cas au 20e siècle) donc malaise existentiel. Les diplômés africains ne rentrent pas au pays. La migration pénalise autant l'Afrique que l'Europe. Smith " l'Europe va s'africaniser" Chaque famille africaine aura un neveu ou une nièce africaine. Londres est une ville cosmopolite qui se fait dans la douleur (Brexit en raison des populations du Commonwealth et d'un million de polonais) mais l'histoire n'est pas forcement tragique. Attention aux prévisions apocalyptiques : Ni la Chine ni l'Inde n'ont envahi le monde !
7 décembre 2017

Ah que ... merde !

2017 n'en finit pas d'égréner les grandes disparitions, Simone Veil, Jeanne Moreau, Jean d'Ormesson et maintenant Johnny Hallyday.

Je n'ai jamais acheté de disques de Johnny mais je connais presque toutes ses chansons, la plupart de grande qualité mélodique, avec des textes forts autour de "l'amouuur " et brillamment interprétées par cette voix puissante, unique, jamais passée par les conservatoires si ce n'est celui de la vie.

Aussi loin que je me remémore, il était là avec ses tubes de l'été, sa gueule d'ange puis de loup, enveloppant notre jeunesse et notre âge mûr, une longévité invraisemblable tant l'artiste ne s'économisait pas. J'entends encore les discussions pincées autour de moi sur son comportement "agité, peu convenable"...

Au diable ses errements fiscaux, son hygiène de vie destroy. Le gars était sévèrement burné, pour écrire trivialement et très chanceux.

Aujourd'hui, je suis frappé par l'émotion qui traverse la population française et francophone, celle des gens qui l'ont connu, un vrai chagrin. L'homme semblait être de grande qualité humaine (courage, humilité, générosité...).

Je regrette aussi de ne pas avoir assisté à l'un de ses concerts gigantesques, dignes des Rolling Stones en termes d'énergie et de mise en scène.

Ne boudons pas ces grands moments de communion et d'unanimité si rares en France (comme la mort du Général de Gaulle, celle d'Edith Piaf, les attentats pour les moments tristes, la coupe du monde de 1998 pour les événements fastes). Un hommage national me parait mérité. Il semble qu'on s'y prépare.

Je tremble en me réveillant le matin pour Delon, Depardieu, Belmondo...

Si la grande faucheuse pouvait laisser un peu de répit, qu'on puisse passer les fêtes de fin d'année tranquillement...

5 décembre 2017

Salut Jean !

A peine parti, Jean d'Ormesson, sorte de Voltaire contemporain, nous manque déjà. Sa malice et son sourire, sa voix reconnaissable entre toutes adoucissaient les rigueurs du temps médiatique. Ses essais et ses romans étaient des odes à la vie, son extrême érudition était toujours teintée de légèreté. A part Jean Ferrat qui lui dédia une chanson stigmatisant ses positions colonialistes quand il était directeur du Figaro, on ne lui connaissait pas d'ennemi. Ce qui n'empêchait pas Jean d'O. de rendre hommage à l'immense chanteur. Comment adorer Aragon sans apprécier son plus célèbre interprète ?

Lointain descendant du révolutionnaire martyre, Le Pelletier de Saint Fargeau, régicide, assassiné au début de la Révolution, il avait gardé de son enfance yonnaise, une aristocratie de comportement, brillant, élégant sans jamais être arrogant. Son art de la conversation et du conte, ses bons mots permettaient de le rendre séduisant et passionnant à tous. Quel bon client sur les ondes !

A Julien Doré qui avait tatoué son nom sur sa peau et qu'il interrogeait sur ce choix incongru, Doré avait répondu qu'il cherchait un personnage sympathique et ringard. D'Ormesson avait répondu " vous ne pouviez pas mieux tomber !".

A cheval tout au long de son existence entre deux mondes, le journalisme (l'urgence, la vie, le mouvement) et la littérature (la durée, la patience, la mort, l'éternité), Jean d'Ormesson jouissait d'une aura dépassant largement ces deux sphères.

Son oeuvre littéraire, parfois sous estimée (au moins 50 ouvrages, essais et romans), est conséquente (je la connais très peu et vais essayer de combler les principales lacunes dans les mois qui viennent). Entrer vivant dans la collection la Pléiade a dû le rassurer car son immense popularité ne l'abusait pas tout à fait.

Féministe (il avait fait entrer Marguerite Yourcenar à l'Académie Française), homme de droite tendant la main à la gauche, il était de tous les combats d'idée et brouillaient les lignes du débat avec gourmandise. Sa relation privilégiée avec Mitterrand y avait largement contribué.

Je ne suis pas sûr, même s'il s'en doutait, que l'unanimité louangeuse autour de sa mort lui aurait plû.

Il ne croyait pas que Dieu existe mais il l'espérait fortement. Ayant aujourd'hui la réponse, quelle qu'elle soit, il n'aura certainement rien perdu de sa gaîté et a sûrement commencé à enchanter son nouvel entourage de sa verve.

22 novembre 2017

Dzim, bam... pas boum

La chute de 'Comrade Bob', dorénavant ex-président du Zimbabwe, 93 printemps, est une bonne nouvelle à au moins deux titres.

D'abord pour ses concitoyens privés de liberté, d'opposition politique et appauvris par une économie effondrée par la mauvaise gestion, la corruption et l'apartheid anti-blancs mené depuis 10-15 ans. Sans la Chine et l'Afrique du Sud, peu regardantes, le régime serait tombé il y a belle lurette.

C'est toujours triste de voir un authentique combattant se muer en dictateur acharné à se maintenir au pouvoir. Véritable 'Che' dans les années 50 et 60, emprisonné entre 1964 et 1974, son aura et son patriotisme en faisaient une figure de proue en Afrique Australe digne de fréquenter les Mandela, N'krumah ou Kenyatta.

La communauté internationale malgré l'écrasement dans le sang de l'opposition, avait eu un un faible pour Mugabe après le décollage brillant du pays dans les années 80 et une cohabitation paisible entre noirs et blancs. Mais sa vieillesse fut un naufrage et la pusillanimité de l'Union Africaine à son égard bien coupable. Je fiche mon billet qu'elle n'aurait pas bronché si 'Gucci' Grace ou Dis-Grace, la 'Cruella' du Zimbabwe avait succédé de manière ubuesque à son vieillard de mari, comme on pouvait le craindre. Elle aura fini par faire chuter son époux qui promettait de fêter ses cent ans au pouvoir !

Ensuite, une bonne nouvelle pour l'Afrique. Évidemment, tous les dirigeants qui approchent les quarante ans de pouvoir sans discontinuer vont s'inquiéter (Guinée-Équatoriale, Congo,  Cameroun...) même si les exemples du Gabon, Togo ou Angola n'incitent pas à l'optimisme.

Car le rôle de l'armée dans cette démission forcée est assez encourageant et porteur d'espoir. Soucieux de ne pas endosser le rôle de putschistes, mais plutôt celui d'arbitres, les militaires se sont rangés habilement derrière l'homme fort du pays, le vice-président Mnangagwa, compagnon d'armes de Mugabe dont la forte légitimité y compris à l'étranger, va faciliter le transfert de pouvoir. On pourrait imaginer que cela donne des idées. Mais il y a peut-être là un héritage du Commonwealth, un certain 'juridisme' observé avant la violence.

Je viens de lire (cela n'a pas beaucoup de rapport!) que les militaires américains pouvaient refuser d'obtempérer si Trump décidait en dix minutes  sur un coup de tête de détruire par le feu nucléaire tout ce que l'humanité a créé en 70 000 ans.

Alors vive l'armée !

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4 novembre 2017

Orange, ô des espoirs...!

Le numéro un des télécoms français réunit maintenant les principaux atouts nécessaires pour faire irruption avec quelque succès dans le monde feutré des Big 7 (BNPP, SG, CA, BPCE, CMCIC, HSBC et BP) : un nom et une marque reconnue une licence bancaire (gagnée de haute lutte contre les lobbies) un fichier clients considérable (> 20 millions) pour des ventes croisées (banque/ telecom) et un réseau 'brick and mortar' de plusieurs centaines de boutiques pour accompagner la clientèle rétive au 'tout online' les tuyaux (cables, fibres, ondes, antennes, émetteurs...) sur tout le territoire une maitrise en progrès constant des technologies de l'information (en interne ou par acquisitions) : authentification, big data, blockchain, IA... ... Si on ajoute une expérience africaine spectaculaire d'opérateur virtuel de paiements, quoique non totalement transposable sous nos latitudes, Orange apparaît ainsi beaucoup mieux armée que les banques en ligne, encore dans le rouge et peinant à trouver leur business model. Sera-ce suffisant pour mordre les mollets des groupes créés à la fin du 19e siècle ? Si le nouvel arrivant devrait se tailler rapidement une part de marché dans les paiements 'retail' pour le grand public sur la base d'une quasi gratuité, une coexistence modeste avec les majors sera le scénario plus probable sur les vrais sujets de revenus (PNB) autour de la construction d'une offre bancaire digne de ce nom et rentable, et là tout est à faire ou presque : le crédit (consommation, immobilier.,) le dernier arrivant ne ramassant jamais le dessus du panier, plus sûrement les provisions, l'épargne, basée sur la confiance, le conseil, la liquidité, la confidentialité, la sécurité...et la rémunération ! la clientèle entreprise. certaines opérations simples de marché de capitaux (bourse, change...)... et bien sûr, la confiance, la légitimité et la rentabilité à bâtir progressivement. Les prochains mois seront donc passionnants... avant l'arrivée d'autres opérateurs 'non bancaires' et bien sûr, la réaction des 'Big 7' !
28 octobre 2017

Au nom du fisc

On sait que la souveraineté fiscale fait l'Etat. Un Etat qui ne collecte pas d'impôt est fantoche et n'a pas les moyens de mener la moindre politique. Mais que penser d'un Etat qui n'arrive pas à redistribuer la masse fiscale qu'il collecte ?

De plus en plus de pays démocratiques sont soumis à cet écueil.

Dans notre beau pays de France, dès qu'une loi de finance annonce la taxation d'un groupe d'individus ou d'entreprises, le Conseil Constitutionnel  (via la fameuse QPR question prioritaire de constitution) ou la Cour Européeenne des Droits de l'Homme CEDH) sont saisis au nom de la rupture d'égalité devant l'impôt.

Ainsi la taxe sur les dividendes (3%) vient elle d'être doublement invalidée quand son motif initial était louable : freiner les distributions de dividendes pour mieux autofinancer les entreprises. Et de manière croquignolesque, la surtaxe que prévoit Bercy sur les mêmes (ou presque) entreprises pour les rembourser pourrait être elle-même retoquée à ce motif.

Il est possible aussi que l'augmentation de la CSG sur les revenus des retraités les plus aisés pour financer les baisses de charges sociales des salaires modestes fasse aussi l'objet d'une contestation voire d'une annulation d'ici quelque temps car n'en doutons pas, les tribunaux seront saisis par tel ou tel "mauvais citoyen " ou "lobby grincheux".

Bref, toute initiative fiscale, saluée par les uns aux frais des autres, est menacée dans l'oeuf. Les innovations fiscales des années précédentes constituent donc une épee de Damoclès pour chaque nouvelle équipe au pouvoir

Que peut faire alors l'Etat qui a si peu d'outils à sa disposition pour changer la vie de ses administrés ? Uniquement, créer des impôts pour tous. Un comble !

18 octobre 2017

Bulles sur un volcan

Image associée

Qu'est ce qu'une crise financière ? un déplacement massif et soudain de capitaux d'un secteur (bulbes de tulipes, assignats, emprunts russes, actions, obligations, prêts subprimes, dettes de pays émergents...) vers d'autres actifs financiers refuges du moment.

Quand se déclenche t elle ? quand un acteur du marché considéré décide que les prix sont trop élevés et siffle la fin de la récréation. La bulle éclate alors, les prix des actifs et des passifs fluctuent fortement et les derniers investisseurs entrés sont piégés. Il peut y avoir ensuite propagation à l'économie dite réelle.

On vivra toujours des crises. C'est un mode de régulation des excès comme un autre. On ne sait pas quand elles interviendront ni où, mais on sait que leur fracas sera encore plus assourdissant qu'en 2008 en raison des liquidités gigantesques déversées par les banques centrales (Fed, BCE, Banque du Japon, d'Angleterre ou de Chine), année après année.

La dernière crise s'éloigne dans le temps, bientôt 10 ans, une éternité en finance. 1982 (Mexique, Argentine), 1987 (obligations USA), 1997-98 (Asie, Russie), 2000 (internet, Enron), 2007-08 (subprimes)....20xx???

Autant dire que les bulles constituées grâce à des taux d'intérêts ridiculement bas voire négatifs ne devraient pas tarder à se rappeler à notre bon souvenir (cartes de crédit, prêts étudiants, immobilier (eh oui!), obligations, pays émergents suite à des problèmes géo-politiques), le plus probablement en provenance des USA au moment où l'éxécutif trumpien encourage le régulateur à détricoter les contraintes péniblement mises en place depuis 2000 (Loi Sarbanes-Oxley et Dodd-Franck).

Les garde-fous installés depuis les excès des années 2000 sembleront dérisoires au moment du désastre même si les bilans des banques ont maigri et les capitaux propres ont été renforcés. Mais les paradis fiscaux sont toujours en place, les agences de rating et leurs conflits d'intérêts, restent incontournables, les activités de marché et de clientèle n'ont pas été séparées malgré les tentatives des politiques, le shadow banking (entités financières non régulées) prospère... et la cupidité et l'argent gratuit achèvent d'allumer la mêche ! Un bon cocktail !

Une banque aujourd'hui préfère laisser ses liquidités à la BCE et payer un intérêt que de prêter massivement à l'économie créatrice d'emplois. Les PME à la recherche de prêts bon marché se les voient refuser, prêts insuffisamment rentables pour les banques ou PME jugées trop risquées. Les épargnants s'arrachent les cheveux (le livret A et l'assurance vie ne rapportent plus rien) et se sentent spoliés.

Seul l'Etat y trouve son compte. La France emprunte en effet à 10 ans à 0.60%, autant dire que son budget bénéficie à plein de la réduction des frais financiers mais du coup, sa motivation à réduire sa montagne de dettes (2 000 millards €) et à réformer est largement émoussée.

L'inflation est certes jugulée depuis de nombreuses années (sous les fatidiques 2%) mais l'économie française n'en profite pas vraiment, pas plus que du niveau des taux, du pétrole bas, de l'euro affaibli face au dollar (les exportateurs hors zone euro).

Bref, la situation monétaire actuelle est ubuesque et bloquée ! Dès que les taux remonteront, les investisseurs à taux fixe (obligataires, assureurs-vie) verront leurs portefeuilles laminés. Autant dire que ce n'est pas pour demain malgré la timide remontée des derniers mois aux USA ( 0.25%).

Embrassons-nous, Folleville, la reprise est générale en Europe !

20 septembre 2017

Fainéants

 

Quoique multi-séculaire, ce mot populaire dans la bouche d'un président de la République est assez rare. Il a même soulevé une tempête et suscité un nouveau procès en arrogance.

Selon le syndrome de Robespierre qui, la veille de Thermidor, en ne nommant pas ses ennemis précisément, les ligua tous contre lui et ainsi le précipita sous l'échafaud le lendemain, Emmanuel Macron aurait dû préciser sa cible. Il a bien essayé, en vain, de se justifer, par la suite mais le mal était fait... surtout à la veille de manisfestations de rue !

Alors qu'il vitupérait 'les fainéants, les cyniques et les extrêmes', seuls les premiers nommés ont retenu l'attention médiatique. Mais où et qui sont-ils ? Vous, moi, nous, eux ?

Serait-ce l'injure suprême en France où tant de gens travaillent peu ou pas, par force ou obligation (chômage, maladie, handicap, âge, manque de clientèle...)? N'oublions pas que la paresse est la mère de tous les vices.

On peut être certainement heureux en étant fainéant plus qu'en étant cynique ou extrême.

Les Rois fainéants de l'époque mérovingienne ont laissé un souvenir pittoresque alors que les rois maudits du 14e siècle, probablement, plus actifs,  trucidaient à tour d'épée.

A l'école, près du radiateur le cancre allait de pair avec le fainéant quand il ne l'était pas lui-même.

Faire néant dit bien l'inactivité. Oisif, glandeur, pire feignant ou faignant, feignasse voire grosse feignasse, apathique, mou, tire-au-flanc, parasite, glandeur, branleur, paresseux, indolent, flemmard, bulleur... la liste est inépuisable pour décrire cette aspiration si humaine au repos plus ou moins prolongé.

Certains philosophes l'ont même chaudement recommandée. Mais au fait, le fainéant réflêchit-il, médite-t-il ? Pas sûr, car l'activité cérébrale, moins spectaculaire que sa consoeur corporelle, n'en est pas moins grosse consommatrice d'efforts, de sueur et de neurones. Ce serait alors un sommeil les yeux ouverts.

Ne rien faire et l'assumer reste un art quand tant s'agitent.

La vie est courte et précieuse, ne rien faire est donc vu comme un crime vis à vis de soi et des autres. Il faut alors se cacher pour fainéanter tout son saoûl. Ni la famille ni l'entreprise n'offrent un havre paisible au fainéant. J'entends.. "et la fonction publique'?" je ne répondrai pas à cette provocation !

Le cynique est, à tort ou à raison, crédité d'un esprit supérieur mais sa cause est désespérée. Quand à l'extrême, on lui reconnait de fortes convictions mais il ne peut aspirer durablement à diriger, gouverner ou alors très temporairement. Son outrance le discrédite après avoir un temps séduit. Il ne pourra rallier l'immense majorité des modérés.

Reste le fainéant qui jouit d'une certaine sympathie à condition que ce ne soit pas soi. On ne le craint pas. Mais l'époque hyper technique n'est pas pour le rendre populaire. Le droit à la fainéantise est strictement encadré : après le dur labeur de l'année, sur une plage paradisiaque ou au bord d'une piscine, un mojito à la main et pour une courte durée, le tout dûment documenté et rapporté sur les réseaux sociaux. Le fainéant doit scénariser pour se faire excuser sinon !

Le droit à la paresse reste bien à conquérir sous l'oeil réprobateur du voisinage et de l'opinion publique !

 

 

 

 

2 septembre 2017

Héros à Nairobi

L'Afrique offre trop peu de vraies bonnes nouvelles d'ampleur continentale pour ne pas saluer la décision de la Cour Suprême du Kénya.

Six hommes et femmes courageux, avec à leur tête le président David Muraga, viennent d'invalider le scrutin présidentiel du 8 août dernier et de susciter un immense espoir.

Il est vrai que la plupart des grands pays anglophones (Nigéria, Afrique du Sud, Ghana, Kénya, Tanzanie...) qui sont aussi les principaux moteurs économiques nous ont habitué à des processus démocratiques moins pervertis que dans bien d'autres pays francophones ou lusophones. Mais quand même, quel panache ! Je ne vois pas d'équivalent récent à cette décision historique.

Alors influence du droit anglo saxon ?! Sûrement mais pas seulement.

Pourtant, les observateurs internationaux n'avaient constaté d'irrégularités qu'à la marge, les chancelleries avaient, de manière bien prévisible, appelé au calme et encouragé le vieux lutteur Odinga à se retirer sur l'Aventin avec les honneurs, de peur de déclencher une tragédie comme en 2007 (plus de 1 000 morts dans des échauffourées inter-éthniques) et de freiner le dynamisme économique bien réel malgré la grande pauvreté subsistante.

La Cour Suprême pouvait donc simplement entériner la solution consensuelle. Elle choisit pourtant le chemin difficile, la voie étroite et ainsi se montra à la hauteur de sa mission, réhabilitant son rôle tout en donnant l'espoir à des centaines de millions d'hommes et de femmes bien au delà des frontières du Kénya.

Toujours est-il que ce jugement de la plus haute institution du pays fera date. Fera-t-il école?

Un exemple pour en douter. Souvenons nous du coup d'état pacifique de la rue burkinabè en octobre 2014 qui avait fait partir Blaise Compaoré après trente années de pouvoir sans partage et ouvert la voie à une élection claire et incontestable. L'Afrique avait été parcourue par une onde de liberté, les dictateurs avaient ressenti le frisson de l'inquiètude. Depuis malheureusement (les deux Congos, Burundi, Gabon...), d'autres dirigeants n'ont pas retenu la leçon, ni d'autres peuples pu imiter le pays des hommes intégres. Les tripatouillages des constitutions prolongent toujours  le statu quo.

Ensuite, une réplique ailleurs de ce coup de tonnerre nécessitera les mêmes ingrédients rares observés à Nairobi :

- un certain état de droit et la culture qui l'accompagne,

- une élection somme toute disputée (score ici de 55%/45%)

- des dirigeants responsables : Raila Odinga contenant ses partisans à l'issue du résultat annoncé par la Commission électorale (IEBC) pour ne pas rallumer les divisions ethniques si prévalentes  entre Luo et Kikuyu; Uhuru Kenyatta, président sortant, respectant la décision de la Cour Suprême tout en la contestant et appelant au calme et à l'unité.

- une opposition organisée et non muselée,

- une Cour Suprême indépendante, d'autant plus nécessaire que les Commissions électorales sont quasiment toutes soupçonnées de partialité.

Fin du premier acte. Maintenant, une nouvelle élection dans deux mois reproduira t-elle le premier résultat ? Si oui, quelles seront les attitudes des protagonistes ? Seront-ils aussi mesurés ? La Commission électorale, désavouée, devra disparaître ou se réformer profondément, en aura t-elle le temps ? La mobilisation sera t-elle plus forte ? Une victoire des Luo derrière Odinga sera elle enfin reconnue par le camp adverse ?

Le pays entre ainsi dans une nouvelle zone de tension. Son prochain scrutin sera... scruté par la planète.

D'ici là, à chaque jour suffit sa peine. Réjouissons-nous. La démocratie progresse sur le continent, lentement mais inexorablement, comme ce fut le cas il y a quelques décennies en Amérique Latine.

Cette décision venue de Nairobi aide clairement à aller dans ce sens et constitue, en cette fin d'été, une très belle surprise.

1 juin 2017

Thomas Macron & Emmanuel Pesquet

Qu'est ce qui donne à ce printemps ensoleillé un petit air de fête, de renouveau ?

La France est de nouveau sous les projecteurs de la planète pour le meilleur. Deux exemples l'illustrent : le président nouvellement élu, Emmanuel Macron et l'astronaute star, Thomas Pesquet.

En vrac, leurs points communs :

l'âge bien sûr, moins de 40 ans,

une préparation méthodique, implacable, sans faille,

de grosses prises de risques,

une ambition énorme,

la soif d'excellence,

la volonté de changer leur environnement et d'améliorer le sort de leurs concitoyens,

la chance,

la séduction et une capacité certaine à se faire aimer,

un sens inné de la communication,

une vision,

des convictions,

un milieu familial confortable mais sans cuillère d'argent,

un parcours académique très brlllant,

un succès clairement dû au travail et à ce qu'on appelle la méritocratie républicaine,

....

et sûrement quelques défauts, des vrais, que les observateurs ne manqueront pas de mettre en relief mais ce n'est pas le but de ce billet.

Tout cela dresse un portrait quasi idéal, qui appelle de nombreuses promesses, très difficiles à tenir, en politique comme en sciences.

Mais le sillon qu'ils tracent, positif, déterminé, leur manière d'agir sans jamais avoir besoin de dénigrer, de menacer, le souhait du consensus le plus large, leur singularité...honorent notre pays et suscitent l'admiration par delà les frontières et les clivages.

Bon, si je parle de génie français je risque de me fâcher avec pas mal de monde mais quand même !

Que ces deux hommes quasi inconnus il y a trois ans, arrivent à changer l'air du temps quand pèsent des menaces si considérables, quand subsistent tant de malheur et d'injustice dans notre pays et dans le monde, alors là j'écris ''chapeau !".

Que les bonnes fées et notre bienveillance continuent de les accompagner dans leurs combats futurs et qu'ils soient déjà remerciés pour leurs accomplissements et la remontée du moral de beaucoup d'entre nous.

 

 

 

 

 

9 mars 2017

La branlada

Quelles leçons tirer du plus incroyable come back de l'histoire du foot européen ?

Cavani- Gignac même malédiction avec les poteaux.
Rien n'est jamais perdu.
Rien n'est jamais gagné.
Quand la peur change de camp, le pire est à craindre. A la 88e minute les parisiens ont eu peur et ce fut 7 minutes de panique.
L'horizon d'Emery est bouché (facile!).
On imagine du rififi dans les vestiaires du P-SG et une réunion d'urgence au Qatar. Chère payée l'humiliation !
Sarko ne prendra pas la présidence du P-SG.
Le temps finira par laver l'affront même si la statistique fatale ressortira périodiquement.
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Non mais sans blog! a voulu avoir l'opinion de Zlatan Ibrahimovic depuis Manchester.
NMSB : " Zlatan, un commentaire sur la déroute de vos ex coéquipiers ?"
ZI : " L'équipe a montré qu'elle pouvait battre un record même sans Zlatan "
NMSB : "Sérieusement, qu'auriez vous fait sur le terrain ?"
ZI " J'en Neymar de jouer les messies. Même Zlatan n'aurait pu éviter la Qatarstrophe en Qatarlogne. "
NMSB : " Le passage au 3-4-3 du Barça a t il été préjudiciable pour le P-SG "?
ZI : " Peu importe le système de jeu. Quand Zlatan était à Paris, l'équipe gagnait en jouant le 1-9-1 : un goal et 9 joueurs qui apportaient le ballon à Zlatan !"
NMSB : " Le P-SG peut-il s'en remettre ?"
ZI : " Oui mais seulement à Zlatan !"
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On trouve bien des fiascos similaires dans l'historie récente mais la remontée des catalans même aux dépens de nos compatriotes, est plus jouissive que l'effondrement brésilien 7-1 face aux allemands à Rio en 2014.
Allez haut les coeurs! Souhaitons aux P-SG une fin de saison tonitruante car le titre est à deux Doha de leur échapper aussi en France et là ....!?

 

 

1 mars 2017

Morale et politique

 

 

On se souvient que Machiavel déconseillait au Prince la morale en politique. Les moyens pour conquérir le pouvoir puis l'exercer ne pouvaient pas se passer de la ruse, de l'ambition, de la force contraignante, de la dissimulation...

Tous les présidents de la Ve république, pour ne pas remonter plus loin, ont connu après leur élection et pendant leur mandat, leur lot de scandales plus ou moins graves (enlèvements, assassinats, cadeaux indus, suicides, famille prise en charge sur fonds publics, écoutes clandestines, escroqueries, emplois fictifs, mensonges et évasion fiscale, trafics d'influence...), certains portant sur leur probité personnelle, d'autres non.

La particularité de la prochaine élection est de poser la question de la morale des candidats avant le vote.

Intégrité, honnêteté, vertu, moralité...Attention aux termes ! La morale est -elle un ensemble de vertus dont l'honnêteté ? Combien et quelles vertus pour se présenter comme un être de morale ? Comment définir ce champ sémantique ? La simple honnêteté est trop réductrice, la morale trop vague. Alors ? Essayons quand même d'avancer.

Les français doivent apprécier un homme et un programme. Évacuons le programme qui doit a minima proposer des actions fortes, réalistes et financées. Logique de lucidité et de crédibilité. Ici pas de morale mais du souffle, de la clarté et de la comptabilité.

Pour l'homme qui porte ce programme, en revanche le screening démocratique doit inclure de nombreuses exigences : éducation (comportement et formation), force de caractère, cohérence des idées, expérience, compétence supposée pour gouverner (forcément un pari). 

Je devrais parler à l'imparfait car une certaine élection récente hors de nos frontières montre bien que les temps ont changé. Demandera t-on moins dorénavant à ceux qui parlent de renverser la table ? les 'révolutionnaires' de l'intérieur ne doivent ils plus être exemplaires ?

Revenons à la France. L'honnêteté ex ante n'était pas auparavant un critère. Cela allait de soi. On n'en parlait pas et les électeurs s'en remettaient à la République qui dressait suffisamment de garde-fous pour filtrer les ripoux, les compromis, les menteurs... (casier judiciaire, prestations de serment, déclarations de patrimoine, parrainages, presse libre, Hautes autorités...).

Toutefois, lors de scrutins locaux, ces dernières années, on relevait ici ou là certains politiques mis en examen, voire condamnés se faire triomphalement réélire, faisant la nique au système. Jubilation dans l'isoloir. Popularité issue d'un mélange d'efficacité et de clientèlisme. 

A l'échelon national et international, en revanche la probité et le lin blanc semblent toujours d'autant plus nécessaires que l'image d'un pays est étroitement associée à celle de son leader.

Mais en quoi la vertu intervient -elle ici ? De quel secours est -elle à l'action ? Ne jamais s'être fait prendre ? Ne jamais avoir été condamné ?

On ne peut se prévaloir d'être vertueux pour au moins trois raisons : 1/ c'est un présupposé pour tous les candidats, 2/ c'est inutile pour gouverner, 3/ c'est absurde comme argumentation (de quelle vertu s'agit-il ? André Conte-Sponville en comptait au moins 18 dans son petit Traité, la plus grande étant l'amour ! qui gagne le concours de vertu ? qui en est l'arbitre ? comment la mesure-t-on ?).

Si en plus, cela revient en boomerang dans la figure de celui qui met en avant sa probité, alors là ...!

Or, en France, pour avoir une chance d'être crédible comme candidat et surtout élu. il faut être issu du fameux système qui n'est, ni plus ni moins, que le code de bonne conduite démocratique que nous nous sommes fixés depuis soixante ans. Le financement des partis et des parlementaires malgré des aménagements successifs donne encore une certaine marge de manoeuvre dans l'allocation des fonds publics. Légal mais immoral. Responsable mais pas coupable.

Donc, ''jouer à fond le système" avec comme limite l'enrichissement personnel, le grand coupable !, peut en effet être légal mais non éthique.

S'il s'agit simplement de ne ''pas s'en mettre plein les poches '' pour reprendre une expression triviale, c'est alors réduire l'honnêteté à sa plus simple expression.

Ne peut on pas reconnaître quand même à nos hommes et femmes politiques quelques avantages, privilèges et matériels pour exercer leur fonction ? N'y a t il pas un risque à les transformer en fonctionnaires tatillons et falots de la politique, détaillant leurs notes de frais et prenant le bus, comme dans certains pays.

Arrêtons l'hypocrisie, venons en à l'essentiel : ce qui compte in fine c'est bien la capacité de diriger le navire de la nation parmi les écueils et défis du temps et répondre par exemple aux questions suivantes :

- quel gouvernement ? quelles alliances ?

- faut il faire entrer ou non la France dans tel conflit?

- sortir ou non de l'OTAN ?

- maintenir ou réduire la part du nucléaire ?

- organiser ou non un référendum ?

- réformer le code du travail ? la protection sociale ?

- refonder l'Education nationale ?

...

Laissons la morale à l'intime, au privé, à la religion et parlons plutôt, pour l'action politique, de sens du bien commun. Vouloir améliorer le sort de ses compatriotes ne donne aucune indication sur l'intégrité d'un individu. Vouloir laisser une trace dans l'histoire de ce fait, est une ambition légitime. Est-elle morale ? Peu importe. Si le gouvernant réussit, ne serions nous pas tolérants sur les moyens employés avant la conquête du pouvoir et pendant le mandat ? Pourquoi tout voir avec le prisme, souvent jaloux, de l'homme de la rue ?

La politique est amorale. La morale n'est pas nécessaire pour agir pour le bien commun mais elle peut rassurer certains, à tort ou à raison.

 

 

 

 

 

 

3 février 2017

Où est passé Donald T. ?

On apprend avec effarement à connaître Donald Trump qui essaie depuis dix jours de tenir ses promesses de campagne par un déluge d'executive orders, signés frénétiquement sous les caméras. Ah la peur du parapheur vide en arrivant au bureau le matin ! Toutes ces mesures brouillonnes, contraires à l'intérêt  long terme même des USA, qui doivent être confirmées par le Congrès sont prises alors que moins de 20% du gouvernement Trump est en place et que les défections par milliers dans les ministères et les agences fédérales désorganisent le pays.

Mais où est passé notre Donald à nous, Donald Tusk, le président du Conseil Européen, première voix de l'Europe, devenue muette, atterrée ?

megaphone

Pas une décision du nouveau président américain qui n'appelle une réaction forte de l'Europe sur les principes ou parce que, par ricochet ou directement, elle sera impactée:

- commerce : les murs, les droits de douane et autres taxes à l'importation, la sortie de traités conduisent tout droit à un regain de protectionnisme et de représailles, à coup sûr un affaiblissement du commerce mondial (dixit le président chinois Xi Jinping).

- monnaie : la politique de grands travaux, nécessaire dans bien des cas, sur base de déficit abyssal, va immanquablement faire redécoller les taux d'intérêt du dollar et affaiblir l'euro. La guérilla entre la Fed et la Maison Blanche va accroitre la volatilité sur les marchés notament des devises.

- politique étrangère : le désintérêt voire le retrait de certaines alliances (TPP) ou zones géographiques (Moyen-Orient et Asie) va créer des appétits, enhardir la Russie,  les puissances régionales, la nature ayant horreur du vide. Sans oublier les provocations avec Jérusalem... Il serait temps de prendre des initiatives et de songer à repenser notre diplomatie tout en accélérant l'émergence d'une défense commune sans l'Angleterre.

- immigration : l'interdiction aveugle de tous les ressortissants de 7 pays à majorité musulmane va renforcer le sentiment anti- américain et anti-occidental et nourrir le terreau du terrorisme. Le non respect des accords pris par l'admnistration précédente, même avec de vieux alliés (cf. l'épisode vaudevillesque avec l'Australie) est de nature à fragiliser dans l'avenir toute coopération avec les USA.

- écologie : les permis pour les grands pipelines et le forage à tout-va du gaz de schiste, la chimère du charbon propre (il faudra qu'on m'explique !) vont défigurer le pays, augmenter le CO2 dans l'air. L'accord de Paris est menacé. Le climatoscepticisme est à son apogée.

- sociétal : les nominations envisagées sont des provocations pour bien des américains (Cour Suprême, Justice) laissent craindre un retour au 20e, voire au 18e siècle. Je ne crois pas que les pères fondateurs dans leur sagesse aient jamais souhaité une Constitution immuable.

Après la phase de sidération (pourtant tout cela n'était il pas prévisible ?), l'Europe décidera t-elle de parler d'une seule voix et fortement car l'inquiétude grandit avec les nouvelles incertitudes venues de Washington.

Seule l'Europe peut rassurer un monde fragmenté. L'occasion où jamais d'unifier notre continent, autour non pas d'un grand dessein, mais simplement contre le mauvais dessein de l'Amérique. En attendant mieux !

 

 

27 janvier 2017

Gambit autour de la Gambie

Je dédie ce billet à Pateh Sabally, ce jeune gambien noyé dimanche à Venise sous le regard, les smartphones et les insultes des passants. Honte à nous.

Un gambit est un terme du jeu d'échecs pour désigner un sacrifice matériel réalisé tout de suite en vue d'obtenir un avantage stratégique décisif par la suite. Cela donne à la partie un ton offensif car si elle ne se concrétise pas comme prévu par des gains de position, l'infériorité temporaire devient alors un retard insurmontable.

La partie qui s'est jouée en Afrique autour de la Gambie est intéressante à ce titre.

Enfin, nous avons assisté à un vrai succès pour la CEDEAO qui a fait respecter le verdict des urnes et triompher les aspirations du peuple gambien. Mais le plus difficile reste à mener.

Dans un premier temps, asseoir le pouvoir du nouveau président avec un apaisement des tensions en direction de ceux qui, amers, pensent ne jamais voir Jammeh derrière les Barrow de la CPI et aussi beaucoup de vigilance en direction de l'imprévisible exilé de Guinée-Equatoriale qui ne voudra pas tomber si facilement dans l'oubli et guettera les signes de faiblesses du nouveau pouvoir.

L'appui du grand frère sénégalais est donc crucial en termes militaire et économique car gambiens et sénégalais sont frères et se disent tels. L'afflux récent de pick-ups immatriculés BJL (Banjul) à Dakar dans les jours qui ont précédé l'ultimatum du 19 janvier le montrait clairement. Chaque gambien a de la famille au Sénégal. Et gambien même ce ne serait pas le cas !

Mais il faut imaginer et préparer la suite à plus long terme, envisager l'avenir de manière résolue

La fragmentation actuelle n'a aucun sens, la partition géographique et politique du Sénégal est inepte. Il n' y a qu'à lire une carte. Bien des Dakarois ne sont jamais allés à Ziguinchor.

Alors, imaginons dans cinq ou dix ans un ensemble Sénégal - Gambie- et même Guinée-Bissau (peu ou prou les mêmes peuples) unifié. Quel élan ! Quelle dynamique de croissance ! L'avantage de joindre la Guinée-Bissau, état instable aux perspectives de développement modestes même au sein de l'UEMOA, serait d'éviter un face à face Sénégal - Gambie perçu comme trop déséquilibré, pouvant ressusciter de vieilles rancoeurs et la peur d'une vassalisation de la Gambie.

Bien sûr, il faut rassurer les élites des petits pays qui pensent avoir tout à perdre en ralliant un grand ensemble et ont souvent beaucoup à se reprocher. Mais les peuples eux ont tout à gagner. Fin des guérillas, de l'insécurité, du narcotrafic, moralisation de la vie publique, libre circulation sur tout le territoire, accessibilité à des ressources élargies, éligibilité aux programmes de développement multilatéraux plus facile et stabilité politique autour d'éléctions régulières et démocratiques. La communauté interntionale ne manquerait pas d'encourager du porte-monnaie avec enthousiasme cette avancée de la raison et de la lucidité faisant progresser la paix et le développement.

Le regroupement historique pourrait se concevoir graduellement autour d'un grand Sénégal, avec le risque de reproduire l'échec de la Sénégambie de l'époque Diouf qui était un essai méritoire mais trop timide. Mais on peut aussi évoquer un big bang, à l'image mutatis mutandis de la réunification de l'Allemagne qui était un pari plus qu'osé et qui reposait sur l'effondrement proche de l'URSS et le charisme des personnalités de l'époque. Est-il reproductible dans la foulée de l'installation d'Adama Barrow ? La question mérite d'être posée !

Adama Barrow n'a pas d'expérience politique. Atout ou faiblesse ? Après tout, on en a vu d'autres à la tête de pays bien plus grands !

Libre des vieux schémas politicards ou rancuniers, il aura peut être à coeur dans ses cent premiers jours de tracer un grand dessein et de profiter de la dynamique créée par son élection.

Pourquoi ne pas envisager un référendum dans les trois pays sous les encouragements de la CEDEAO, de l'Union Africaine, de l'ONU et avancer avec ceux qui veulent ?

Certes les défis et les obstacles à l'intégration des anciens adversaires sont immenses et les contre exemples malheureux sont légions y compris en Europe soumise à des tentations centrifuges et alors même qu'il n'y a pas de frontières à effacer.

Ce processus se situe clairement dans un temps long (plusieurs décennies) mais le cap doit être montré rapidement.

Quels 'joueurs' politiques habiles et décidés auront le courage du sacrifice immédiat de petits intérêts alors que le moment est peut être venu ?

22 janvier 2017

Afrique : on aimerait être 'détrumpé' mais...

Il existe assez peu de traces du passage de Donald Trump en Afrique.

Si on a bien vu ses fistons plastronner de manière obscène devant des carcasses de gros gibier, on ne trouve pas la moindre Trump Tower, le moindre casino ou un quelconque business du milliardaire au Maghreb ou au sud du Sahara.

Le verbatim de sa campagne, même dans la partie non censurée réservée aux plus de 18 ans, laisse très peu de place aux sujets africains, parents (très) pauvres face aux thèmes dominants latinos et asiatiques. Trump a encore moins parlé de l'Afrique que de l'Europe, c'est dire!

Sa réflexion sur de nombreux sujets complexes du continent pourrait donc se limiter aux notes concoctées par ses équipes... à condition qu'il les lisent et accepte d'apprendre. Une vision messianique, superficielle et brouillonne est la dernière chose dont l'Afrique a besoin.

Allons, soyons justes. De l'Afrique, Donald Trump connaît au moins le Roi Lion, comme le prouve la vidéo sur l'humiliation magistrale qu'il subit de la parte d'Obama, lors du dîner des correspondants de la Maison Blanche le 30 avril 2011 qui, d'après la légende, le décida à se lancer dans la course présidentielle pour rendre sa revanche.

Alors, on me dit : 'Attendons, ne jugeons pas encore. C'est trop tôt. Le pouvoir peut rendre réaliste, pragmatique. Le Congrès veillera. Il y a des garde-fous constitutionnels (!). La campagne est une chose, la Maison Blanche une autre.... Qui sait?'

La fortune de son équipe supérieure à bien des PIB de la région ? ''Pur argument démagogique !''...

Bon admettons. Mais tout affairé au détricotage empressé des mesures phares de la présidence Obama, l'Afrique ne sera clairement pas sur l'agenda présidentiel avant longtemps.

Avec ses embardées conceptuelles, pouvant tout dire et son contraire, ne reconnaissant jamais d'erreurs, très éloigné des valeurs d'humilité et d'écoute que requiert la compréhension des peuples d'Afrique, peut-on imaginer un quelconqu'intérêt du nouveau président dans les quatre prochaines années ?

La créativité, la résilience, une démographie dynamique, une classe moyenne offrant des débouchés pour l'Amérique, des rentabilités souvent élevées devraient pourtant trouver un écho chez l'homme d'affaires.

Faut-il que les laissés-pour-compte dont il s'est fait le champion soient uniquement les 'vieux blancs de la Rust belt' ?

Je ne compte pas trop non plus sur son entourage familial et politique pour corriger le tir (cf. auditions devant le Congrès), pour plaider la cause du continent. La future diplomatie pilotée par l'ancien président d'Exxon ne me rassure pas. Même le pétrole du golfe de Guinée jadis objet de toutes les convoitises pour faire pendant au brut saoudien, est passé au second rang à l'heure du gaz de schiste et de prix faibles.

Après le chaos qui a suivi les printemps arabes, nostalgique de Moubarak et de Khadafi, Trump ne fera pas pression sur les autocrates en place. C'est un signal pour les 'hommes forts' de tous poils qui sont encore aux manettes dans de trop nombreux pays.

Seul le terrorisme du Nigéria à l'Egypte, en passant par le Sahel pourrait entraîner une réaction de sa part pour autant que les USA soient menacés mais même là, les rodomontades, les jugements à l'emporte-pièce ("éradiquer rapidement les terroristes de la surface de la terre") risquent d'avoir un effet contraire et de montrer l'impuissance.

Tonitruer, tweeter, signer des parapheurs ne suffiront pas pour que les choses s'accomplissent, que la réalité se plie comme dans une émission de télé réalité. On peut craindre du '' you're fired!' dans les couloirs de l'administration.

Heureusement, l'Afrique face au retrait des Etats-Unis qui remonte bien avant la présidence Obama, s'est tournée vers d'autres partenariats. Et le secteur privé, les fonds d'investissements, les ONG... souvent américains d'ailleurs, ont pris le relais.

Mais, après tout, Obama, hormis une poignée de visites à forte portée symbolique et le bref sentiment de fierté des africains de voir l'homme le plus puissant du monde être de couleur, n'a pas fait grand chose, naturellement plus porté vers l'Asie et ses enjeux de soft power.

Peut on exiger plus de son successeur ?

30 novembre 2016

Primaries in Paris

Après les matchs de boxe d'anthologie Rumble in the Jungle et Thrilla in Manilla des années 70 qui avaient mis en vedette Mohammed Ali contre Joe Frazier et George Foreman, nous venons d'assister à Paris à ce que la politique hexagonale peut faire de mieux en terme d'affiche: Primaries in Paris avec plus de 4 millions de téléspectateurs voteurs.

Sur le ring, à ma droite, le sourcilleux Abbé Fillon dit le moine de Solesmes, chasuble carmin. A mon centre droit, Frère Alain dit le bonze de Bordeaux, sari orange, droit dans ses sandales. Deux poids lourds, affichant sur la balance soixante dix ans de vie politique à eux deux.

Deux athlètes de la campagne électorale, au sommet de leur art, compétents et affûtés pour remporter la couronne de président.

Le match se joue en trois rounds : 1/ économie 2/ social 3/ sécurité et diplomatie.

Les gants ne sont ni beurre frais ni en pécari. ça cogne. Les uppercuts et les crochets (mais uniquement du droit) pleuvent : réactionnaire moyenâgeux, allié du djihadisme, brute, réformiste mou, russophile, bacharite, désétatiseur, massacreur de fonctionnaires, suppôt de la gauche, crypto centriste, fossoyeur de la Sécu...

Quoique de gabarits assez comparables, l'Abbé semble en vouloir le plus. Les presque dix ans qui le séparent de son aîné se ressentent dans le jeu de jambes.

Dans les travées, les supporters du perdant du précédent combat, Nico Sarko, donnent de la voix pour galvaniser leur favori, Fillon.

Et au coup de gong du 3e round, la messe est dite. Le bonze est dans les cordes, sonné pour le compte et deux juges sur trois attribuent la joute à l'Abbé Fillon. Beau joueur, frère Alain jette le gant et l'éponge et félicite son vainqueur tandis que Nelson Montfort lui prodigue en trois langues des paroles de réconfort.

Les commentaires vont bon train toute la soirée, dans les gazettes, sur les antennes et dans les QG : champagne à Sablé, de l'eau à Bordeaux.

Une autre primaire est attendue en janvier prochain et puis viendra le grand combat du printemps pour le titre unifié. Prenez vos billets et vivement le joli mois de mai.

29 novembre 2016

Ne m'appelez plus Jean- Luc ...!

L'escarmouche entre el guerillero Melenchón et le révolutionnaire à la retraite Cohn-Bendit dimanche soir en direct était saisissante à plus d'un titre.

Deux personnalités aussi denses et pittoresques à la fois du PPF et du PAF nous promettaient une empoignade virile. Que nenni, de baston il n'y eut point.

Mélenchon, tout frais revenu de la plaza de la Bastilla ou de la Republica où il avait rendu hommage au Lider Maximo cubano, commentait benoitement le résultat de la primaire à droite.

Soudain, Dany le rouge devenu vert (clair) l'interpella : "Jean-Luc tu....". Mélenchon vit rouge, une habitude chez lui et demanda in petto au malotru de lui donner du "Monsieur Mélenchon" et du vouvoiement. Non mais...!

Cohn-Bendit se drapa tout de go dans sa dignité et lui dit grosso modo" va te faire f.. . Je ne te parle plus dans ces conditions !"

Toute l'ambiguité est là. Les français veulent un langage simple et direct de la part de leurs élus. En revanche, ils détestent la connivence du microcosme politique. Toutes les têtes d'affiche se connaissent par coeur, bien sûr, pour avoir travaillé ensemble ou polémiqué sur les plateaux télé depuis des décennies. Personne n'est dupe.

Au même moment, paradoxe, les chefs de la droite qu'on aurait pu imaginer policés et coincés se donnaient du "Alain", du "François" et du tutoiement.

Alors Cohn- Bendit est-il un mal élevé doublé d'un mauvais coucheur ? El Melenchón, revenu de Caracas et de la Havana a t-il las chevillas enfladas?

Pas si sûr ! Mais au lieu d'un choc de titans sur la barricade, on n'eut qu'un flop entre deux gamins boudeurs au grand dam de l'intervieweur blond.

Chacun d'applaudir alors: "Bien fait pour les médias" toujours prêts à enflammer le débat par des castings abrasifs.

Morale de l'histoire : ne pas mettre deux fauves dans la même cage pour faire de l'audimat. L'ego peut tuer le combat.

26 novembre 2016

El Comandante

Il aura "vu" onze présidents américains, subi des dizaines de tentatives d'assassinat, rarement un homme, Fidel Castro, aura autant incarné son pays qu'il aura définitivement placé sur la carte du monde.

Défilent alors dans notre mémoire Che Guevara, la Baie des Cochons, la crise des missiles, les boat-people fuyant dans les années 90 vers les côtes américaines à moins de 100 km, la grande messe papale, les discours baroques interminables...

Du jeune barbudo au cigare, volubile, juché sur son pick up en 1959 au vieillard chevrotant, hagard en survêtement, plus d'un demi-siècle.

Horrible tyran, fusillant, emprisonnant et asservissant la petite ile ou Bolivar des Caraibes délivrant, éduquant et soignant son peuple, narguant l'Oncle Sam, chacun doit choisir son camp.

Libérateur courageux d'un affreux régime corrompu mais ensuite geôlier impitoyable de son peuple, les commentateurs doivent prendre l'ensemble du parcours en compte.

Embrasser Brejnev ou s'incliner devant Jean-Paul II, Fidel a toujours fait le grand écart avec aplomb.

Son modèle autarcique imposé par l'embargo américain partiellement levé a laissé quelques beaux succès dans les secteurs de l'éducation et de la santé jusqu'à exporter médecins contre pétrole. Le sport aussi avec les sauteurs, les boxeurs, les coureurs des JO.

L'absence de liberté, la pauvreté dans l'égalité n'ont pas beaucoup d'attrait sous nos latitudes. Restent le folklore, la Havane figée dans son passé, la salsa, les plages, les posters révolutionnaires...

Ceux qui se réjouissent à Miami ont-ils voté Trump ou bien oublié d'aller voter Hillary ? Les relations annoncées par Trump seront à suivre évidemment car ces mots menaçants prononcés à la légère durant la campagne ne seront probablement pas suivi d'effet

Lointain disciple du grand Simon Bolivar, Fidel fut le Lider maximo mais pour des résultats minimaux.

Hasta la victoria siempre !

24 novembre 2016

SARKO ZY END ?

Non mais sans blog a pu interroger Nicolas Sarkozy dans sa nouvelle vie.

NMSB : " M. Le Président..."

NS : " Appellez moi Nicolas..."

NMSB : " Pour la 2e fois, Nicolas, vous renoncez définitivement à la vie politique. Peut-on vous croire ?"

NS : " Oui comme pour la première fois ! J'ai perdu la présidentielle de 2012, la primaire de 2016 et j'entends me présenter à la présidence de la copropriété du Cap Nègre où je me bats pour installer le tout-à-l'égout depuis 2008. Ce n'est pas gagné".

NMSB : " Est-ce bien sérieux !"

NS : " Oui, il était trop tard pour s'inscrire cette année au concours de Miss France 2017 mais je ne renonce pas pour l'an prochain''

NMSB : " Regrettez vous les excès de la campagne, les gaulois, les frites ...?"

NS : " Pas du tout, c'est à Mayotte territoire à 95% musulman que j'ai fait mon meilleur score. Double ration de frites pour tout le monde ! ".

NMSB :" Votre énergie va manquer à la France ! "

NS : " Ne vous plaignez pas. Vous aurez à la place l'austérité du moine de Solesmes ou le sérieux du bonze de Bordeaux "

NMSB : " Trouvez vous les français ingrats à votre endroit ?"

NS : " Je ne veux pas dire de mal des français, ce n'est pas dans mon tempérament mais le procès en 'bling bling' qui m'a été fait depuis le Fouquets était très exagéré. Pour 2 €, moins de 10% du corps électoral m'a poussé dehors. Une affaire non !?"

NMSB :" Carla a-t-elle pesé dans votre décision ! "

NS : " A dire vrai oui. Elle veut que je devienne juré à The Voice pour avoir une chance de gagner "

NMSB : "Giulia est-elle contente d'avoir enfin son papa à la maison ?"

NS : " Parfois elle ne comprend pas quand je lui dis qu'il faut jouer moins pour travailler plus à l'école "

NMSB :" On vous sent plus décontracté, avec moins de tics "

NS : " J'ai fait de la maladie de Lyme mon prochain combat "

NMSB : " Allez vous retrouver les Clinton et Blair sur le circuit des conférences ?"

NS : " Sûrement car je commence ma traversée du désert par celle du Qatar, mais j'ai dû baisser mes tarifs avec les défaites et accepter des paiements en riyals. Obama a même l'intention de parler gratis. Celui-là, quelle plaie !"

NMSB : " Avouez que vous auriez adoré travailler avec Donald Trump !"

NS : " Au delà de notre ressemblance physique flagrante, nous avions de vrais points de convergence : femmes mannequins, vocabulaire imagé, approximations, idées de droite décomplexée, fermeture progressive du pays, écolo-scepticisme, look bling bling... Ne manquait que la Sarkozy Tower à Neuilly".

NMSB : " Par quoi était dicté votre choix en faveur de François Fillon dimanche ?" 

NS : " Je l'ai coaché pendant cinq ans. L'élève parfois dépasse le maître mais je l'ai déjà prévenu que je n'accepterai pas de poste de premier ministre s'il est élu. Un remake à la française du tandem Poutine - Medvedev en 2022 ne fonctionnera pas, notamment avec les électeurs. Mais je ne suis pas sûr que Juppé ne me mettrait pas les juges aux fesses s'il était en situation. Fillon a bien essayé avec Jouyet et il s'est fait peur. Je devrais être tranquille pendant son mandat ! "

NMSB : " On entendra parler de vous quoiqu'il arrive. Faisons en le pari ! Quel est votre planning pour les prochaines semaines ?"

NS : " Il faut d'abord que je m'occupe de quelques cas difficiles dans mon entourage : Hortefeux, Guéant, Dati... il faudra sûrement que j'intervienne pour les recaser, leur trouver des stages. Ensuite, avec Carla on va essayer de voyager un peu mais notre croisieriste habituel, Vincent Bolloré, n'est pas disponible cette année. Les journalistes d'i Télé et Canal Plus bloquent le yacht et Morandini a déjà réservé. Tapie a dû rendre celui que je lui ai offert. Dans la station spatiale, il y a déjà un français. Trop tard. Ah, la vie de simple citoyen, vous savez, est bien compliquée "

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