Dialogue des deux Mali

- Abdoul "La communauté internationale joue un double jeu avec notre pays".                                

- Sidiki "Cela fait plus de 50 ans que nous attendons la communauté internationale, son argent ses soldats, ses projets, ses conseils... Que faisons nous pour mériter cette attention?"                                                                               

 - Abdoul "Après l'esclavage, la colonisation, les deux guerres mondiales, la dévaluation de 1994 et l'immigration, elle fait le minimum pour soulager sa conscience".                                                                      

- Sidiki "Le Japon nous donne, le Canada nous donne, tout comme l'Australie ou la Suisse, la Lybie donnait. Quelle bonne conscience ?"                                                      

- Abdoul "Derrière les dons et prêts, leurs investissements sont facilités".

- Sidiki ''Comment nous en montrer dignes ? comment récompenser ceux qui nous aident, eux qui ont aussi leurs propres problèmes ? Compterons nous uniquement et indéfiniment sur un sentiment de culpabilité par rapport au passé ? par rapport à l'écart de richesse ? l'intérêt à freiner l'immigration ?"

- Abdoul "La mondialisation fait que nos problèmes peuvent devenir ceux de nos soi-disant amis et alliés. Le détroit de Gibraltar ne fait que 12 km. Il n'y a pas de désintéressement mais des intérêts bien compris".

- Sidiki "Avons nous fait fructifier ce qu'on nous a laissé ? la langue, la constitution, les règlements, les savoir faires, les infrastructures ?"

- Abdoul ''Et les morts, l'injustice, la pauvreté, l'humiliation ? Aujourd'hui, nous disons ce n'est pas assez".

- Sidiki "Mais quand la communauté fait plus, on hurle au néocolonialisme ! Arrêtons de toujours prêter des arrière-pensées et de tendre la main en même temps. Remercions et travaillons''.

- Abdoul "Tu es naïf. Personne n'a intérêt a ce que le Mali se développe, à part les maliens. Nous avons beaucoup de torts, à commencer par nos élites indélicates ou peu visionnaires. Je suis lucide."

- Sidiki "Où est la logique ? Le 11 janvier 2013, il n'y a pas eu d'appel d'offres pour Serval et on ne peut pas dire que les français sont venus pour le pétrole.".   

-Abdoul "Derrière tout sauvetage, il y a d'abord une humiliation !"                            

- Sidiki "Dans le même temps, l'économie malienne passe aux mains des marocains (banques, assurance, télécom, immobilier...) tandis que l'Etat malien songe à s'équiper de matériel militaire chinois!".

NDLR Opinions entendues dans différentes conversations privées. Effectivement, tous les arguments sont sur la table et les maliens qui sont mûrs et lucides, peuvent choisir.