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4 juillet 2015

Sugar ladies

indissociables de leurs mécènes, les sugar daddies, papas en sucre, de deux à quatre fois leur âge, ce sont les sugar ladies. Elles se glissent subrepticement dans les maisons à la tombée du soir, avec la complicité des gardiens et en ressortent aussi furtivement à l'aube, voile sur la tête, yeux baissés. Les taxis les connaissent bien qui les rançonnent un peu. Mais on les croise aussi dans les restaurants et les endroits en vue, parées de tous leurs atours. Le décalage générationnel saute aux yeux. Conversations mornes, petits caprices, bouderies diverses et, bien sûr, tapotages de téléphones.

Sacrifiées ou non par leurs familles, étudiantes fauchées, campagnardes égarées dans la capitale, filles mères, veuves, serveuses ivoiriennes, nounous burkinabè, saisonnières nigérianes, les profils sont variés mais le but unique: améliorer l'ordinaire et parfois, celui de leurs familles. Plutôt que de trimer dans les champs, elles préfèrent regarder des sit coms sous la clim.

Ces demoiselles ont l'habitude de cotoyer et de soigner les ainés dans leurs vastes familles: pères en 4e noce, oncles, grand-pères, beau-pères, grands frères et cousins. Alors, déférence, patience, endurance plutôt que répulsion et prévention.
Voyons les infirmières dans nos pays vieillissants. Souvent, les tâches les plus dures sont assumées par les africaines.

En face, attention c'est Benetton: blanc-noir-jaune et toutes les teintes intermédiaires. 
Occidentaux bien sûr, mais aussi africains, asiatiques (chinois, indiens, libanais..), mercenaires, militaires, missionnaires (en position de consultants), experts de passage, humanitaires (!), veufs, aventuriers, mariés ou célibataires, tout ce petit monde en maraude, loin des familles...

Affection contre billets. Plutôt un petit business de l'ombre. Relâchement des valeurs morales ? Non, cela a toujours existé, partout, dès lors qu'il y a des écarts flagrants de richesse. Pauvreté et misère morale obligent. Pas de contrainte hormis économique. Tout le monde y trouve son compte à court terme. Elles bénéficient parfois de plus d'égards qu'avec le jeune maladroit du village ou le fiancé imposé. Les copines se refilent les tuyaux entre elles quand elles en ont marre et veulent prendre du champ. L'offre est forte. Cela existe bien dans les pays riches, pourquoi pas ici où la survie peut en dépendre.

Pour les hommes, il faut tenir dans un pays dur, peu adapté à la cellule familiale expatriée épanouie, où les épouses ne viennent pas ou font la navette tous les mois, où la prostitution est limitée à quelques hôtels et salons de massages chinois. Le sentiment d'aider pour les études, la famille n'est pas neutre non plus. Bref, l'affaire est plus complexe que prévu.
 
Les plus chanceuses arrivent à se faire épouser et sponsoriser pour ouvrir un magasin de fripes ou un salon de coiffure. Pour les autres...attention au retour de bâton. Car ce marché noir de l'affection, sexe et compagnie contre nourriture, fait essentiellement une victime: la demoiselle qui sera, qu'elle le veuille ou non, marquée au fer rouge dans sa communauté. Dans un milieu social rétrograde et machiste, où l'image de la femme est stéréotypée, sa place prédéterminée, où tout le monde surveille tout le monde, le gros oeil de la réprobation vous guette à tout moment. Pas d'anonymat même dans la ville. Et je ne mentionne pas la pression de la religion, bien sûr.

Toutes n'auront pas un visa pour une nouvelle vie.

"Et vous, M. Philippe qu'en pensez vous?"

''Euh moi ? j'observe, je ne juge pas. Et vous savez, par 40 degrés, la libido...''.

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