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22 mars 2015

Hep taxi!

Chaque capitale a son taxi emblématique. Bamako n'y échappe pas : ici, c'est la Mercedes défoncée, rafistolée, jaune canari à plaques rouges.Help_taxi__

A l'origine, les vieilles Mercedes 190 en fin de vie arrivent au port de Dakar ou d'Abidjan. Elles font encore 1 500 km de bitume et, une fois repeintes en jaune, reprennent du service sur le goudron ou la piste bamakoise.

Elles ont été dédouanées pour 1 000 € environ, les Douanes prélèvent en fonction de l'âge et des relations et leur valeur n'est plus que de 3 000 € contre 60 000 du temps de leur splendeur européenne.

Le prix moyen de la course tourne autour de 1,5 € en ville et 7 € pour l'aéroport.             

Pour le maraudeur professionnel, la situation est quasi insoluble alors même que les transports en commun sont inexistants !

En effet, la classe aisée malienne possède maintenant plusieurs véhicules bien polluants et sur dimensionnés. Les toubabs se font plus rares par les temps qui courent ou bien ont leur chauffeur. Les motos aussi ont fait du dégât en terme de concurrence - à 500 € le kit chinois Xingda, appelé ici Jakarta, à monter soi même, durée de vie 5 ans et pour 3 € d'essence par semaine, vous voilà autonome et donc perdu pour le taxi. Les visiteurs de passage, derniers touristes et businessmen lisent et entendent partout qu'il ne faut pas prendre les taxis aux trajets et tarifs trop aléatoires, avec risque d'enlèvement en prime, trajet pour le Nord dans le coffre et rançon dans le meilleur des cas !

Enfin, le reste de la population est trop pauvre, reste chez soi ou n'utilise que les cercueils ambulants verts qu'on appelle les Sotrama, dix fois moins chers et seuls transports en commun.

Bref, taxi à Bamako n'est pas une sinécure. Seule la chaleur vient au secours de la profession car marcher n'est jamais une option, l'ombre n'est pas continue et, autour de 40°, sans trottoir, entre la poussière et les déchets, on ne va pas très loin.

Mais pour moi, pas de véritable expérience d'un pays sans taxi. J'ai toujours appliqué ce principe.
On commence par discuter à travers la portière le prix, faute de compteur. "Pas de prix d'américain hein !?" et le prix dit 'malien' est vite divisé par deux. Je  fais semblant d'être du coin et de baragouiner deux mots de bambara pour l'empathie et j'embarque à la place du mort.
La bagnole penche, on est au ras du sol au milieu du trafic, le pare-brise est fissuré. Une bonne rasade de diesel derrière les sinus. Pas de clim' car pas de fenêtre, pas de ceinture car ça 'gêne'. On tend le bras pour tourner comme en vélo.
Je ferme les yeux et quand je ressors en vie, HamdulillSotramaah  Dieu soit loué, je suis content de payer. Mon seul snobisme, je ne monte pas avec n'importe qui, c'est à dire que si le taxi est plein à l'arrière, je ne vais pas jouer le pigeon et payer pour tout le monde sans savoir par où je passe ni quand j'arrive.

Mais à chaque fois, en quelques minutes, on en apprend plus sur les coulisses de la politique et le climat des affaires que dans le lounge du Radisson Blu.         

Ce jour là, Hussein fait 15 000 FCFA par jour (22 €) et avec son cousin Demba, en 2/8, la voiture assure 25 000 FCFA de recette journalière (37 €) mais ce n'est pas suffisant avec les pannes, les remboursements et les taxes (vignette 150 €) .

Comme dans beaucoup de pays, le taxi se plaint mais ne propose pas d'alternative.

Chacun pour soi. Ici pas moyen de bloquer la population alors pourquoi revendiquer !?

 

 

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