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30 novembre 2014

Dentifrice africain

Internet, le téléphone mobile et les réseaux sociaux permettent aux peuples mécontents de s'informer, de se coordonner, de descendre dans la rue et d'y rester jusqu'à ce qu'ils obtiennent gain de cause ou que l'armée tire.

Vouloir renvoyer les gens chez eux comme avant est comme espérer remettre le dentifrice dans le tube. Une gageure.

Les présidents enclins à toucher la constitution (Burkina, Congo, RDC, Burundi, Rwanda, et avant cela Niger et Sénégal qui avaient heureusement échoué sous la pression de la société civile) ou à ne pas y toucher pour se maintenir (Togo et d'autres) ont du souci à se faire.

Blaise Compaoré pouvait terminer tranquillement sa 28e année au pouvoir, annoncer par anticipation son départ et aurait ainsi bénéficié, malgré trois décennies d'exactions, d'un quitus de grand démocrate, d'une carte gold Visa déplafonnée et d'une présidence d'ONG ou de comité Théodule. Le grand médiateur, dans sa tour d'ivoire, avait un cruel besoin d'intermédiation avec son peuple mais l'ignorait, étouffé par ses courtisans.
Au lieu de cela, il risque maintenant l'extradition du Maroc, peut-être le TPI de La Haye et l'opprobre général, sans compter la vindicte de ses ex-pairs aujourd'hui sur la sellette par sa faute, sa maladresse, son manque de clairvoyance. Le mandat d'arrêt après le mandat à vie.

La sagesse ne vient pas toujours avec l'âge, à preuve les Sassou, Wade, Bouteflika  Biya, Mugabe ...tous septuagénaires, octogénaires voire nonagénaires, sémillants ou grabataires, souvent flanqués de jeunes gazelles, sont convaincus d'être indispensables. Prisonniers de leurs clans, sans véritable bilan hormis la stabilité qui apparaît souvent plus comme une fossilisation et une confiscation des richesses qu'autre chose, ils s'accrochent et repoussent la sanction inéluctable d'après pouvoir. Les nouveaux Senghor se font attendre.

Chaque peuple a son histoire et son destin. On l'a vu avec les printemps arabes. La société civile burkinabè, ses radios libres, ses rappeurs, ses associations lui sont spécifiques. Il ne faut donc pas compaorer ce qui n'est pas compaorable ni extrapaolable mais il y aura un avant et un après 31 octobre 2014, date de l'exfiltration du Président des Hommes Intègres par la France qui l'avait pourtant prévenu, quoique mollement.

De son côté, la communauté internationale qui n'est pas en réalité une communauté mais un agglomérat de sous-ensembles aux intérêts parfois communs (UA, CEDEAO, UE, USA, France, ONU, ONG, bailleurs de fonds multilatéraux..) vole timidement au secours de la victoire, une fois les populations exaspérées dans la rue. Encore faut-il qu'elles soient en bonne posture c'est à dire bénéficiant de la neutralité des forces armées. Mais cette communauté tardivement moralisatice fait rarement lâcher prise aux despotes tentés de se maintenir ad vitam aeternam.


Il y a donc là matière à réflexion sur le cynisme occidental mais aussi celui des instances africaines. La jeunesse d'Afrique, immense, résolue, impatiente, informée et consciente n'est plus dupe et ne se laissera plus faire. Ses aînés d'ailleurs s'empressent de la rejoindre avec quelques arrière-pensées mais aussi pour lui éviter les erreurs... de jeunesse. C'est un signe.

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