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2 août 2009

Le boudin satirique

photoEugène Boudin (1824-1896)

Conversation sur la plage de Trouville -1876

Huile sur bois

J’aime Honfleur. Rien d’original. Tout le monde ou presque a fait une fois au moins le tour du Vieux bassin en dégustant une glace. Les plus courageux sont même allés jusqu’à remonter la jetée dans l’axe du Pont de Normandie.

Ce que j’aime aussi et surtout, c’est que cette petite cité, toute en nuances, ait pu donner naissance à deux génies aussi dissemblables qu’Eugène Boudin (1824-1896) et Erik Satie (1866-1925).

Le premier, l’un des précurseurs des Impressionnistes (qu‘on se reporte à ses études de ciel et de mer) a mené une vie raisonnable, réglée par un demi-siècle de peinture dont les si délicates scènes de plage qui ont fini par occulter le reste de son œuvre. Modeste au possible, il n’osait pas montrer ses toiles à Baudelaire qui, immédiatement, reconnut la façon inimitable de saisir l’instant parmi l’infinie variété nuageuse et maritime.

Satie, le ‘gymnopédiste agnossique ‘né trop jeune dans un monde trop vieux’ vécut de manière erratique, influençant aussi de nombreux artistes quand il ne les faisait pas fuir par son excentricité. Le monde sonore sorti de son piano ne reflétait pas particulièrement la Normandie, ni aucune autre contrée d’ailleurs. Mais quelle émotion !

Comme la peinture, tout en sobriété, en esquisse, sans fioritures…

Osons pourtant une jonction entre ces deux compères. Prenons un transat, regardons une reproduction de scène de plage (Trouville, Berck, Cabourg…) avec sa petite société endimanchée et allumons en sourdine une valse ou une gnossienne. Point besoin d’âtre crépitant ni d’un petit verre de fine. On est saisi par la mélancolie d’un monde disparu, par les notes acérées  comme les profils des baigneuses sous les ombrelles ou des gentlemen sur les tabourets. On oscille entre l’élégance et le grotesque.

La Normandie ne manque pas d’excellents écrivains qui dépeindraient mieux que moi cette envoutante expérience.

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Commentaires
H
Certes la Normandie regorge de bons écrivains; mais sur le sujet tu te défends très honorablement et puis je vois mal Flaubert bloguer...quoique !
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