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7 juin 2015

Ô vieillesse amie !

La vieillesse arrive vite en Afrique mais l'espèrance de vie grandit tout aussi vite. Il y a peu, on était vieux à 40 ans, puis à 50 ans, aujourd'hui, vivre 60 ans est de plus en plus courant, ensuite c'est aléatoire. Précarité = usure, manque de soins = maladies chroniques, trafic erratique = accidents de la circulation... Moins de 10% de la population y arrive dans la plupart des 54 pays du continent. L'espérance de vie borne rapidement l'existence après le travail dans les champs et les bureaux. Une carrière ici dure environ 30 ans comme salarié mais avec les travaux 'en dehors' (second job, agriculture, potagers, coups de main au voisin dans la construction de sa maison...), ces 30 années là comptent largement pour 40 !

Dans la plupart des pays, la moitié de la population a moins de 20 ans. Dilués dans un océan de jeunesse, les vieux, même en nette progression numérique, ne pèsent pas lourd collectivement. En revanche, ils font l'objet de toutes les attentions de leurs proches à défaut de celles des Etats qui n'ont rien prévu pour eux : ni soins remboursés, ni retraite versée et encore moins de maison de retraite...

Le vieux (mais on pourrait aussi dire la vieille car l'âge redonne à la femme tous ses droits notamment en tant que 'maman') symbolise l'expérience, la mémoire, le lignage. Le plus souvent à la charge des siens, parfois contributeur s'il a pu épargner un peu, il a toute sa place dans l'espace familial. Il préside les fêtes, arbitre les litiges, est consulté sur tous les sujets économiques, sociaux, privés, avec ses souvenirs et ses talents de conteur, on le compare parfois à une bibliothèque. Il peut même se payer le luxe de tyranniser son entourage, se faire servir comme un roi, emmerder les plus jeunes. Il n'aura pas un reproche... et tout le monde suivra respectueusement ses funérailles.

Aucun aîné à la rue ! Pas de drame de la solitude. Une famille serait à l'index si elle laissait tomber ses anciens.

On retrouve cette situation dans la plupart des pays pauvres ou émergents d'Afrique, d'Asie, d'Amérique latine. Les raisons en sont simples : des familles encore regroupées, un sentiment filial vivace, des filles et femmes aux petits soins, la religion, moins de divorces et surtout aucune alternative tant les structures d'accueil font défaut.

Bien sûr, le chômage, la dureté des campagnes, l'exiguité des logements, la croissance démographique, les progrès de l'urbanisation font progressivement évoluer les choses mais les anciens savent qu'ils peuvent toujours revenir au village et dans une maison qu'ils ont souvent bâtie de leurs propres mains.

A méditer pour nous, occidentaux, accablés par la dépendance de nos aînés quasi centenaires. Une civilisation se mesure aussi à la manière d'entourer ses anciens.

 

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