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Non mais sans blog !
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6 décembre 2014

Allez hop, tous au ballon !

Barou, Gueye, Moulaye, Abbas, Idriss et les autres... déboulent sur le coup de 4 heures de l'après-midi dans un nuage de poussière rouge, certains en dérapage roue arrière s'il vous plait!

''Monsieur Philippe, on commence'' ? Dans mon sac à dos, une bosse qui les fait sourire : un ballon neuf !

Sur l'aire pelée que nous avons retenue pour la session, l'âne reçoit un caillou pour céder la place, un tandem a pris l'habitude de ramasser les vieilles bouteilles et les papiers. Il n'y a plus qu'à mettre les tongs pour délimiter le terrain car nos artistes jouent pieds nus.

Qupetits_joueurs_2elques exercices d'échauffement, dribblage, jonglage et le match commence 5 contre 5, technique, une à deux touches de balle, ballon au sol. Répartition des tailles et des poids pour éviter une cooptation trop déséquilibrée. Quel que soit le gabarit du joueur, sec comme un coup de trique ou en surpoids, le talent pointe sous la misère des moyens. Dans des conditions normales, ce serait des as dans leur catégorie d'âge. L'anticipation sur les faux rebonds est phénoménale et les positions de tir improbables.

Quelques contestations sur les buts car les maillots en guise de poteaux laissent pas mal de marge d'interprêtation mais la décision de l'arbitre est globalement respectée. Pas besoin de sifflet. Aucun carton jaune, encore moins d'expulsion. Il est vrai que les jurons sont en bambara.

Suite à un tir hasardeux, le ballon part dans un immeuble en construction. Pourparlers avec le gardien mal embouché. Cela sert de mi-temps.

Sur les côtés, bagarres amicales de petiots, pétards et fous rires. Quelques grands frères et grandes soeurs viennent aux nouvelles. Désordre dans les rangs.

''Monsieur Philippe, je peux jouer aussi ?'' ''oui si tu trouves un copain, chacun dans un camp''. La joute reprend jusqu'au crépuscule.

Les yeux pétillent toujours mais moins que tout à l'heure. La fatigue se fait sentir et la température est redescendue à 35. On a perdu le score.

Les combattants repartent dans les familles, après quelques bourrades et de grands éclats de rire.

Cette scène se répête à des centaines d'exemplaires dans Bamako tant le foot des rues est la soupape de la jeunesse, défouloir et apprentissage du collectif.

Le Mali est qualifié pour la Coupe d'Afrique des Nations (CAN) et c'est cela qui compte, plus que le retour du FMI.

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