Djicoroni
Dimanche 7h30. Déjà 25 degrés dans le quartier de Djicoroni Para au pied de la falaise rouge.
Des gamins en short arrivent de partout. Pas un adulte à l'horizon. Les grands s'occupent des petits.
Un groupe se forme autour de celui qui porte un filet avec une dizaine de ballons grisâtres et fatigués.
Le temps de dépendre le linge de la barre transversale, de chasser les chèvres et le jeu peut commencer.
Des cônes, des dribbles, du jonglage. Chacun trouve son activité. Grands rires. Aucune brutalité. Du talent à revendre. Longues chaussettes sur cannes de serin, tee shirts troués, bouilles rouées. Pas un coup d'oeil pour le toubab.
Au loin, le muezzin beugle dans le vide. Allah akbar. Cause toujours.
La brume s'est évanouie et ça commence à cogner dur. Pas l'ombre d'une casquette ou d'une bouteille d'eau.
Je me replie prudemment sous le cailcédrat pour jouir du spectacle. Drôle de ballet. Pas de limite de terrain ni d'arbitre, faux rebonds en tous genres. Bribes de bambara sonore.
Les premiers footballeurs adultes arrivent. Les gamins vont bientôt décamper. Dommage.
Liberté, pas d'inquiètude. Le Bamako tranquille des quartiers dont on ne parle jamais.