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10 mars 2013

Maracas à Caracas

Peut-on aborder le sujet Hugo Chavez avec sobriété ou doit-on céder forcément aux excès, comme le représentant français commis à ses obsèques, qui l'a comparé à de Gaulle + Blum, espèrons-le sous l'effet du décalage horaire ou du punch caraïbe ?

Si le putsch manqué de 1992 a laissé dans les esprits un fort soupçon sur son tempérament dictatorial, les 14 années passées à la tête du pays, à la suite d'élections incontestables, ont fait de lui un dirigeant légitime.

L'Amérique latine a ceci de particulier que son histoire, sa langue, les nombreux accords sous-régionaux lui autorisent des visées continentales, à défaut d'universalité, rêvées à ce jour mais jamais réalisées. Ni l'Afrique ni l'Asie, morcelées, ne peuvent y prétendre. Chavez savait tirer sur cette corde avec sa fameuse révolution bolivarienne, ses discours interminables et tonitruants à la télévision, les expropriations d'intérêts occidentaux, son pétrole subventionné, volant à la rescousse de ses voisins la Bolivie, Cuba... moins bien dotés par la nature.

Redistribuer la manne pétrolière aux plus pauvres (une sorte rattrapage..) n'a en soi rien de répréhensible. Après tout, c'est le rôle des politiques d'améliorer le sort du plus grand nombre.

Bien sûr, cela aurait pu être effectué sans injurier les Etats-Unis, sans cette démagogie populiste ubuesque, sans s'acoquiner avec El Assad ou Ahmadinedjad, sans ériger Cuba en modèle de paradis terrestre. Chavez aurait pu agir sur les infrastructures, favoriser l'émergence de nouvelles industries de transformation, renforcer l'éducation, la santé et surtout la sécurité (le Vénézuela bat des records de violence avec le Salvador, le Honduras ou le Mexique...corruption, paralysie bureaucratique, clientèlisme, trafics en tous genres). Son bilan semble plus que maigre sur tous ces sujets alors qu'il aura eu tous les leviers et la durée faire évoluer le pays.

Mais il a su parfois être raisonnable (livrant sans interruption son pétrole à l'ennemi américain, son premier débouché), aidant la Colombie, par intermittences, dans sa guerre contre la guérilla ou les narcos.

Alors, la momification du Comandante, son futur mausolée à la Mao, les hommages farfelus qui lui sont rendus, sont dans la droite ligne de la démesure du personnage. Chaque peuple a le droit d'exorciser ses peines à sa façon. Dans cette région du monde, c'est souvent bruyant et coloré.

Souhaitons toutefois une transition douce où l'opposition, qui regroupe une grande partie des forces économiques et des élites intellectuelles, aura toute sa place.

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