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30 janvier 2013

Le rôle de la France en Afrique enfin clarifié

La décision d'intervention française, précipitée par l'imminence de la catastrophe qu'aurait été la prise de Bamako, va considérablement clarifier le rôle de la France dans la région.

Le refus réitéré de la Françafrique dans les discours, c'est à dire plus de valises de billets, plus de financements de campagnes éléctorales, plus de corruption de gouvernements pour obtenir des permis, des concessions et des ventes d'armes...ne pouvait tenir lieu pour notre pays de seule stratégie africaine tant l'opinion publique est sceptique et tant il est difficile de montrer que les abus du passé sont finis.

Le vrai rôle de la France vient de s'écrire depuis le 11 janvier 2013.

Oui, la France a des intérêts économiques dans la région (Afrique de l'Ouest et du Centre). Oui, elle a des accords de défense, des bases militaires capables d'intervenir en 24 heures n'importe où. Oui, elle a des liens privilégiés par la langue, l'histoire, l'immigration sur son sol. Oui, aucun autre pays y compris les USA ne peut faire le 'sale boulot' (Côte d'ivoire, Tchad, Centrafrique, et maintenant Mali). Oui, les populations locales comptent sur elle.

Diplomatiquement la France a plaidé à l'ONU et dans les forums internationaux pour légaliser toute intervention militaire. Malheureusement les atermoiements des uns et des autres (Ligue Arabe, CEDEAO, ONU, Algérie...) avaient renvoyé aux calendes grecques une intervention armée, laissant à la fois à l'adversaire (terroristes, djihadistes, salafistes, touaregs, mercenaires étrangers...) le temps et l'espoir que l'impéritie occidentale, malienne et africaine leur permettrait même de descendre sur Bamako. Ce fût l'erreur des assaillants, assommés par la promptitude de la réaction française et de sa logistique.

L'autre erreur a été l'opération menée à In Amenas attirant l'Algérie dans le conflit. Avec habileté, la France n'a pas condamné la manière forte employée. Après 20 ans de terrorisme, on ne pouvait attendre de l'Algérie une autre réponse, surtout sur ses sites stratégiques gaziers.  Il ne devrait plus y avoir d'opérations de ce genre de sitôt. C'est évidemment dramatique pour les 50 otages tués et leurs familles.

Avec la reconquête des grandes villes du Nord et une frontière algérienne dorénavant moins poreuse, on a quelque espoir qu' une force internationale africaine, assistée par l'aviation française et les drones US, puisse cantonner les terroristes (appelons les ainsi pour simplifier) dans les montagnes. Il n'est pas exclus que des forces spéciales, notamment françaises, essaient de capturer ou de tuer les leaders (Mokhtar Belmokhtar, Abou Zeid, Ag Ghaly...). L'armée malienne devra se (re)constituer pendant ce temps là pour définitivement contrôler cet énorme territoire. Attention toutefois, à ne pas nous retirer trop tôt comme l'avait fait Georges H. bush senior en 1991 en Irak.

A Bamako, un processus constitutionnel devrait pouvoir se dérouler dans les prochains mois pour établir un vrai gouvernement à la suite d'un vote démocratique...et renvoyer les militaires dans leurs casernes.

Il faudra veiller aussi à limiter les réglements de comptes inter-ethniques ou confessionnels auxquels on assiste dans les villes libérées et juger les abus criminels, qu'ils proviennent des armées ou des populations, et bien sûr, statuer sur la question touareg.

Les maliens auront bientôt toutes les cartes en main.... et pourront enfin essayer de sortir de leur extrême pauvreté avec le soutien de bailleurs internationaux. Le moment est historique pour ce pays qui n'aura jamais bénéficié d'autant d'attention.

Les interventions de la France en Côte d'Ivoire puis en Lybie en 2011 avaient évité des bains de sang et restent, selon moi, tout à fait justifié mais suscitent des interrogations. Et dans ces deux pays, il demeure beaucoup d'incertitudes (réconciliation nationale dans l'un, stabilisation du pouvoir dans l'autre)

Avec le Mali, qui constitue la 3e intervention majeure et couronnée de succès de la France en 2 ans, la France sera vue dorénavant différemment en Afrique, en Europe et à Washington, tous soulagés. Mais c'est aussi une grande responsabilité qu'elle a les moyens d'assumer.

  

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