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17 juin 2009

Capitalisme, entreprise et morale

Je ne peux résister au plaisir de vous livrer en vrac quelques idées attrapées au vol lors de la conférence 'Capitalisme, entreprise et morale' donnée aujourd'hui par deux philosophes médiatisés, André Comte-Sponville et Luc Ferry, en accord sur le sujet mais à partir de deux angles différents (morale et déconstruction des valeurs). Maestria des concepts, brio des exposés. Un plaisir fluide.

A. C-S 

L'entreprise comme le capitalisme n'a pas de morale et est donc amorale. L'entrepreneur lui en a une, doit en avoir une, pour réinjecter au niveau individuel de la morale dans son environnement de travail qui, sans lui, en est naturellement dépourvu.

Le capitalisme fonctionne à l'égoïsme c'est pourquoi il progresse si fort. S'il se marie si bien avec la démocratie c'est que l'égoïsme est naturel à l'homme et n'a pas besoin d'être imposé.

La crise confirme le caractère amoral du capitalisme. Par la faute de quelques privilègiés, elle plonge de nombreux salariés dans la précarité ou accroit leur souffrance.

Le capitalisme ne peut se réguler lui-même dans des conditions moralement et socialement acceptables. Les ultra libéraux ont donc eu tort.

La morale est incapable de sauver le capitalisme.

Il n'y a donc que la/le politique et le droit, donc les Etats, qui puissent effectuer cette régulation.

L'entrepreneur qui a une morale ne sait pas pour autant ce qu'il doit faire. En revanche, il sait ce qu'il ne doit pas faire. Exemple : il doit embaucher le salarié le plus approprié à l'entreprise, non pour aider le salarié à s'en sortir. La morale serait ici mauvaise conseillère. En revanche, l'entrepreneur sait, par sa conscience, qu'il ne doit pas écarter un candidat sur sa couleur, sa religion...

La fin de l'histoire sera celle de l'humanité or l'histoire est imprévisible et donc prévoir la fin de l'histoire est absurde.

Par ailleurs, jamais le monde n'a été aussi protecteur pour les faibles. Jamais le système n'a créé autant de richesses. Regretter les temps anciens est infantile.

Deux mots sur le travail (à la suite d'une question posée) considéré comme le grand absent du discours.

Le travail a un sens mais n'a pas de valeur morale. On n'est pas généreux pour autre chose que la générosité. On n'est pas juste pour autre chose que la justice. Mais on travaille pour autre chose que le travail. Il faut donner du sens au travail, l'argent certes (si le patron ne paie pas ses employés, ceux-ci cessent de travailler) mais ce n'est pas tout. Le salarié travaille aussi pour protéger sa famille. C'est tout l'art du management de transformer in fine le travail utilitaire en plaisir du travail.

LF

L'origine de la crise remonte au début des années 90 quand Clinton et Greenspan se mettent à vouloir aider les classes moyennes dont les revenus stagnent, pour stimuler la demande, notamment en facilitant l'accès à l'endettement.

Il est absurde de dire que la crise n'était que financière et a fini par se propager à la sphére réelle. La crise est bien partie de l'économie ('stupid'!).

Deux grandes tendances, lourdes, ont été favorisées par le capitalisme :

1- la déconstruction des valeurs (se traduisant tous azimuts dans la musique, la peinture, le cinéma, bref les arts modernes, la vie de famille, la vie urbaine, le comportement individualiste...)  qui nous a fait entrer dans la société de consommation et donc a permis la mondialisation des comportements et des biens / services.

Aujourd'hui quand les grands de ce monde se parlent, il n 'y pas d'opposition 'droite-gauche' mais un dialogue sur les voies les meilleures pour s'adapter à la mondialisation et en freiner les excès.

2- la sacralisation de l'individu en le salariant, c'est à dire en l'arrachant à sa terre, à la surveillance de son village pour l'envoyer dans l'anonymat des villes: autonomie financière, mariage d'amour (et donc divorce...digression sur le mariage contraint par rapport au mariage choisi avec sentiments donc aussi fin des sentiments), consommation au lieu de l'autarcie des campagnes..

Les motifs de sacrifice (idéologique, patriotique, religieux... ) en tous cas en Occident, ont disparu sauf pour ses proches. D'où concomitament, la prise de conscience 'verticale' de transmettre un patrimoine aux générations futures : l'écologie pour préserver la planète, freiner la dette... 

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