Relever l'afghan malgré tout !

Je n'aime pas parler d'un pays où je n'ai jamais mis les pieds et encore moins prévu de le faire dans un futur prévisible.Toutefois, bourrage de crâne ou pas, un peu du sort du monde libre se joue en Afghanistan.

Réélire Hamid Karzai n'est certes pas une perspective très réjouissante tant on sait :

-qu'il ne contrôle que Kaboul et ses environs et encore uniquement grâce aux forces de l'OTAN,

- que la politique de son gouvernement est tout sauf lisible et parfois inquiètante (gages donnés aux fondamentalistes?)

-que les Taliban progressent et que les Seigneurs de la guerre n'en font qu'à leur tête,

-que les fonds de reconstruction sont largement tombés dans un grand trou noir, que les habitants de la capitale n'ont pas un accès régulier à l'éléctricité ou à l'eau potable.

-que le pavôt constitue toujours la principale culture du pays et empoisonne la région

-que les filles ne vont pas à l'école et que les femmes y ont toujours un destin épouvantable (cf roman témoignage d'Asne Seierstad, le 'libraire de Kaboul' tiré d'une expérience d'un an dans une famille afghane)

- que les ONG ont toujours beaucoup de mal à travailler,

etc

Bref, le bilan est noir car on ne peut même pas dire que l'homme à la cape verte, au demeurant personnalité sympathique et fin manoeuvrier en termes de communication, a maintenu l'unité du pays. Mais personne d'autre n'a vraiment émergé en huit années de poussière et de sang. Le pays est trop fragmenté pour qu'un autre leader se soit imposé. La tâche originelle de son arrivée dans les bagages des américains n'a pas été effacée par une légitimité acquise sur la base d'un mieux être des populations.

Et pourtant, il faut que cette élection ait lieu mais que les conditions de l'aide soient revues drastiquement.

Car ici, il ne s'agit pas de conquérir un territoire comme les soviétiques rêvaient naïvement de le faire il y a 30 ans mais de rendre ce pays à une majorité de ses habitants sans espèrer en faire un pays 'démocratique' à notre image ce qui n'a pas de sens dans cette région, mais avec un semblant de stabilité et d'intégrité territoriale.

Une lueur peut-être? en provenance du Pakistan qui semble reprendre le contrôle peu à peu de son territoire mais sans que cela ne soit un gage assuré d'ouverture vers l'Occident.