Kim et les allumettes

Barack Obama ne s'attendait pas à devoir intervenir sur le dossier coréen aussi vite.

Je ne sais pas pourquoi mais, parmi les nombreuses rodomontades et gesticulations auxquelles nous a habitués le cher Leader, la dernière en date m'inquiète particulièrement. Vexé, malade et organisant peut-être sa succession sous arbitrage de l'armée, Kim Jong-il, comme un enfant, veut attirer l'attention des USA et montrer ses jouets.

A l'époque déjà lointaine de Bush, on se situait dans un équilibre de guerre froide et donc finalement de statu quo. Or, Obama n'a pas de stratégie préconçue là aussi et écoutera tout le monde avant de décider...pour la fermeté, notamment après le premier camouflet venu d'Iran. Incertitude.

Le contexte de crise économique rajoute encore quelques crans à la nervosité des nombreux acteurs autour de ce dossier. Si on résume :

les armées seront mobilisées,

l'ONU parlera dans le vide et son secrétaire général, coréen lui aussi, se sentira obligé d'aller sur place,

le Japon pourra en profiter pour faire progresser l'idée de son réarmement,

la Corée du Sud, qui résiste remarquablement bien à la crise, ne fera pas monter les enchères, même si son nouveau président est moins accommodant que son prédécesseur vis à vis du frère du nord,

l'Iran regarde avec un intérêt à peine amusé,

la Russie, plus imprévisible que jamais, n'aidera pas l'Occident, mais sa frontière commune l'incitera à la prudence,

la Chine enfin, calmera le jeu et voudra que rien ne change ou ne vienne inquièter les investisseurs et le commerce régional,

l'Europe hum...

Au fait, pour en revenir au B à Ba, on ne sait toujours pas grand chose du niveau technologique et de la capacité de nuisance réelle des missiles nord coréens. Menace bidon ou apocalypse programmée? Devenir une puissance nucléaire nécessite un sacré meccano à assembler quand on est sous embargo depuis des décennies, même enfreint sporadiquement par quelques états voyous...

En tout état de cause, des maux de tête et quelques cauchemars en perspective pour nos dirigeants. Mais le pire n'est jamais sûr.