RER A

Cette grosse artère aorte qui charrie latéralement un bon million de passagers (record mondial), chaque jour dans l'énervement et la moiteur, est menacée de thrombose.

L'avarie technique, l'incident voyageur pour rester pudique, l'agression de conducteur, la grève... rendent tout effort de ponctualité vain ou aléatoire.

Quatre par quatre sur les banquettes, le regard plongé sur un triste 'gratuit', les oreillettes collées au cervelas grésillant sur des rythmes infernaux, les autistes prennent leur mal en patience, enfermés dans leur monde de zombie.

Que faire d'ici 2015 avant que l'anneau souterrain sarkosien envoie tout le monde à la fête foraine ?

  La bagnole ? pas possible avec 3 boucles de Seine en travers du chemin.

  L'A14 ? ok si l'employeur cotise au péage et fournit le parking.

  Le scooter ? tout le monde n'a pas une douche au bureau.

  Le covoiturage ? une fois OK mais 250, bonjour la conversation ! et la radio peut fatiguer...

  Le télétravail ? délicat à aménager pour les menuisiers, restaurateurs, femmes de ménage et autres agents de police...

  Les RTT ? tout le monde  n'en a pas 20 par mois...

...bref pas de solution en vue.

RER A  on t'aime quand même, car quand on sort de tes entrailles, l'air est plus vif, le ciel plus bleu, le rythme plus lent !