828 000 bébés et 600 000 entrepreneurs

Alors que tout le monde parle de morosité, de France rapetissée, des forces profondes sont à l'oeuvre.

La vigueur de notre natalité en 2010 qui fait franchir à la France le seuil de 65 millions d'habitants, indique clairement un certain degré de confiance dans l'avenir et pas simplement le refuge que constitue la valeur 'famille'. Nous sommes presque ramenés dans les années 60, au milieu des 30 Glorieuses.

Aujourd'hui, les gens planifient leur contraception, leur carrière et leur moment pour fonder un foyer. Il y a donc un acte de foi que nos enfants trouveront un petit espace à vivre sur la planète, encore de l'air respirable et de l'eau potable, un ou plusieurs jobs et sauront s'inventer un destin. Bref, le meilleur rempart contre le déclin ce sont bien ces nouveaux arrivants dans les pouponnières et les crèches.

De l'autre côté, 600 000 français se sont jetés à l'eau l'an passé. Beaucoup ne déclarent encore aucun chiffre d'affaires comme certaines start up californiennes à l'époque de la bulle internet mais, soit par goût, soit pour échapper au chômage de longue durée, ils ou elles sont devenus free lance, autoentrepreneurs, gérant d'eurl. Il est trop tôt pour un bilan mais il ressortira forcément un bien de toute cette énergie libérée y compris ceux qui redeviendront salariés.

Le salut par l'individu, la prise de risque plutôt que d'en appeler à l'Etat.

Choisir son job en le créant, fonder sa famille, c'est prendre en main l'essentiel, (re)trouver son humanité, des responsabilités, une estime de soi.

Je le dis souvent : jamais' l'homo europeus', et en particulier le français, n'a été mieux soigné, alimenté, distrait, éduqué, transporté, protégé qu'en 2011. Certes, il n'a jamais été aussi désinformé, endetté, surveillé, taxé, blasé... Le prix à payer sans doute.

Conclusion : tout cela est bien revigorant !