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8 novembre 2009

Du rideau au mur

Comme le Rideau (de fer) ne suffisait pas, il fallut un Mur (de briques).

La construction du mur de Berlin en août 1961 avait pris de court beaucoup d'habitants de la ville qui allaient être séparés pendant 28 ans. Aveu de faiblesse des dirigeants de l'Allemagne de l'Est (hémarrogie de ses citoyens vers Berlin Ouest), plébiscite pour les libertés offertes par l'Ouest, ce mur allait évidemment cristalliser les haines et symboliser la division physique des deux blocs.

Si les premières brèches à l'été 1989 sont apparues ailleurs (en Hongrie notamment), c'est sa chute qui a le mieux symbolisé la fin de la guerre froide et annoncé l'avènement d'un monde multipolaire avec l'éloignement d'un conflit mondial et la prolifération de tensions régionales. Ces images d'une population prenant d'assaut les briques, juchée à califourchon sur le mur et manifestant sa joie tout autant que son incrédulité, narguant les Vopos laissés sans consignes précises, donnaient confusément l'idée qu'on assistait à un événement historique de portée mondiale. Un peu comme le 11 Septembre.

La vitesse à laquelle les événements se sont ensuite déroulés, dominos tombant les uns après les autres (Roumanie, Tchecoslovaquie..) aboutissant à la réunification de l'Allemagne en moins d'un an ('big bang'), ont montré que les homme poliitiques avaient pris la mesure du cataclysme à défaut de l'anticiper et ont su bousculer le calendrier qui aurait pu s'enliser dans les procédures de ratification des deux Etats et de leurs parlements. Il fallait aller vite aussi car Gorbatchev au Kremlin était très fragilisé et des incidents auraient pu provoquer les armées qui étaient face à face.

Beaucoup d'éléments et de personnalités ont permis ce dénouement rapide : Gorbatchev au premier rang, l'église de l'Est, la Pologne et Walesa, Jean-Paul II, un Bush père en début de mandat, rompu aux affaires du monde et plus subtil que son rejeton, l'entente franco-allemande avec un Helmut Kohl surprenant son monde par son audace (1 deustche mark = 1 mark de l'Est, intangibilité de la frontière Oder-Neisse, arrimage à l'Europe et à l'Otan) et un Mitterrand, un peu en retard à l'allumage mais flairant le vent de l'Histoire enfin, Margaret Thatcher, marginalisée dans ce débat qui la concerne peu et en fin de mandat, acceptant tacitement l'axe franco-allemand comme majeur en Europe. D'ailleurs fin 1989, l'Europe avait déjà sa feuille de route, attractive pour les pays sous le boisseau soviétique : marché unique, monnaie unique.

Pour ceux d'entre nous qui n'avions pas connu la guerre, ce fut un vrai moment de jubilation (nos aînés étaient plus attentistes, méfiants de la Grande Allemagne), la première fois que l'Histoire s'invitait dans nos lucarnes.

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